Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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du Bas-Rhin une demande en réduction d'impôts, trouvant que sa « maison de chanoïne et jardin à Nieder-Haslach, canton de Molsheim, est trop imposée ‘». Mais cette demande est par deux fois repoussée par les autorités administratives, bien qu'il en ait « appelé à l’équité du gouvernement actuel», parce que « ce citoyen est loin d’être indigent"».

C’est probablement à cette même année 1800 qu’appartient le fragment suivant d’une lettre adressée par Butré à un chimiste inconnu,* et que nous reproduisons surtout à cause de ce qu'il y dit de Voltaire et de Bonaparte.

«... J'ai 77 ans, ainsi vous êtes mon doyen. Je ne vis que de végétaux, de lait, ne bois que de l’eau. J’use du vin quand je me sens incommodé; c’est le meilleur de tous les cordiaux, dont on ne devrait se servir que dans ce cas-là.

« Je n’ai nulle infirmité et je ne commence à sentir mes

Oberlin, la fille du pasteur. Il n’est point daté, mais doit se rapporter, soit à cette année, soit à l’année suivante : « Waldersbach, le 13 fructidor (31 août. ..) « Monsieur Butré, à Haslach,

« Il y a près de 15 jours que ces lettres sont chez nous. Nous espérions toujours avoir le plaisir de vous y voir arriver. Nous pensions que puisqu'on les envoyait à nous, c'était signe que vous aviez formé le dessein de nous visiter dans notre solitude. Nous serions-nous trompés ? J'espère que non. Que nous ayions encore la satisfaction de voir ce vieillard respectable que nous aimons tant. Papa vous assure de son amour; permettez-moi d'y ajouter les témoignages du tendre respect que vous à voué sa fille.

« FRÉDÉRIQUE OBERLIN, »

1 Pétition du 11 fructidor, an VIIL (11 septembre 1800). La somme réclamée se montait à 19 francs 27 centimes.

2 La délibération définitive du Conseil de préfecture, signée Brackenhoffer, Engelmann et Thoré, porte la date du 29 prairial, an X (18 juin 1802).

5 Pour découvrir son nom, il faudrait rechercher quel chimiste parisien peut s'être fait une fracture au crâne à cette époque; cela mènerait un peu loin, vu le peu d'importance de la question.