Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...
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digence. Il les y entretient et les encourage par des prix et des récompenses à tous ceux qui s’y distinguent le plus. Enfin il n’y a aucun moyen dont le zèle ardent et l’âme brûlante du bien-être des hommes, qu’un si digne pasteur n’ait mis en usage pour totalement changer les êtres les plus abrutis en des cœurs sensibles, fraternels et bienfaisants, laborieux et respectant scrupuleusement la propriété; et il faut bien s’étonner que tant de si étonnants bienfaits ont été produits sans presque aucuns moyens que ceux que quelques bienfaisances inattendues lui ont procuré, privé de tous les secours du gouvernement et même tourmenté dans ja Révolution, sans que son ardeur en ait été altérée, et pour vivre, il est obligé d'élever de jeunes pensionnaires des deux sexes.
« Vous devez penser avec quelle satisfaction je me suis arrêté dans ce lieu, le plus intéressant de l’Europe, moi qui ne cherche pas des rocailles mais des hommes livrés aux travaux productifs et pénétrés des dignes sentiments de la justice par essence, et qui ai consacré plus de soixante ans de travaux en Europe, pour m'instruire de tout ce qui peut produire l’abondance et le plus grand bien-être des nations. J'ai pensé que l'exposé d’un si respectable et si étonnant établissement était digne de votre âme sensible et bienfaisante et méritait à juste titre vos regards *. C’est à ce titre que je vous présente
mes hommages. « BUTRÉ, jeune homme de 78 ans, économiste, agronome, meunier, boulanger, jardinier, et le plus grand manufacturier de l'Europe, titres que les ouvrages profonds que j’ai fait imprimer sur toutes ces parties me permettent de prendre. »
1 Le bon Butré se trompait étrangement en pensant que l’ « âme sensible et bienfaisante » de Bonaparte s'intéresserait au dévouement d’un obscur pasteur de campagne. De tant de décorations distribuées par lui, et qu’Oberlin n’ambitionnait pas d’ailleurs, aucune ne fut donnée au bienfaiteur du Ban-de-la-Roche et le premier Consul, comme l'Empereur, laissèrent payer cette dette de reconnaissance aux Bourbons .