Cour d'appel de Lyon. Procès-verbal de l'audience solennelle de rentrée le 4 Novembre 1873. Camille Jordan
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de vous faire sentir combien il en avait coûté à Jordan de se séparer du gouvernement que tant de causes déja tendaient à affaiblir, et de s'engager avec ses amis dans les rangs de l'opposition ; combien, du moins, cette opposition demeura toujours respectueuse et profondément dynastique.
Mais des citations ne sauraient vous donner une idée complète de son talent oratoire. L'orateur politique ne se survif guère, et quelques fragments de discours mal recueillis, isolés du cadre dans lequel ils se sont produits, ne sauraient expliquer des impressions dont les contemporains seuls conservent le souvenir.
« Son éloquence, dit Sainte-Beuve, avait cela de par« ticulier entre toutes qu'elle exhalait le cri des entrail« les. Dans un corps usé, elle avait grandi, et le poids « de chacune de ses paroles, auquel s’ajoutaient tous les « titres du passé et l'honneur d’une belle vie, était con« sidérable.
« Il resta toujours une âme neuve, qui se révoltait, « qui éclatait en présence du mal, du mensonge, de « l'intrigue, de l'injustice. Cela étonnait un peu ses « amis du monde et de salon qui se demandaient com-
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ment un tel homme, si doux, si plein d’arménité dans « le commerce habituel, pouvait trouver à la tribune « des paroles souvent si âpres et si brülantes. Nature « intègre, conscience restée vierge, ils ne le connais-
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saient qu’à demi. » Ses efforts, dans la session de 1820, furent les derniers. Une fois encore, en janvier 1821, il prit la parole