Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

222 DANTON ÉMIGRÉ.

elle, la Liberté, bannie de nos montagnes, n'aurait jamais éclairé de ses rayons bienfaisants le sol ingrat que nous habitons.

« Mais grâces soient rendues au génie révolutionnaire français ; à son aspect, notre tyran a fui;ses vils agents, écrasés sous les efforts d’un peuple nouveau-né à la liberté, sont rentrés dans la poussière.

« Cependant, Législateurs, l'intrigue n’est pas entièrement anéantie. Des créatures du prince fugitif cherchent à égarer le peuple par des insinuations perfides et à le tromper sur ses véritables intérêts. Les vexations inouïes dont les patriotes ont été les victimes ne les garantissent pas encore d'un système combiné de persécutions nouvelles. Trois de ces individë#is, sans mission et sans caractère, sont venus à la barre de celte Assemblée calomnier les plus zélés partisans de la Révolution. Le tableau infidèle qu'ils vous ont tracé de la disposition des esprits à pu un instant séduire votre confiance; mais la vérité est une, il suffira de vous la dire pour vous convaincre. Nous vous de_ mandons à rétablir auprès de votre comité Diplomatique les faits erronés avancés par ces soit-disant députés des Sociétés populaires de la Rauracie.

« Quant à nous, Législateurs, mandataires élus par nos concitoyens, nous allons nous hâter de vous manifester leur vœu; il sera digne de la République française : Libres par la protection de ses armes, les Rauraces s’uniront bientôt, sans doute, à ses glorieuses destinées, et, de concert avec elle, combattront et Vaincront pour la Liberté universelle.

No 17. EXTRAIT

du discours prononcé à la Convention le 4° janvier 1793 P

par le comte Armand-Guy-Simon de Kersaint.

(Moniteur, no 3, janvier 1793.)

Kersaint :

« .….. Je vais maintenant examiner les conséquences de la guerre dont on nous menace, et raisonner dans l'hypothèse que la guerre avec l'Angleterre nous entraine dans une guerre générale avec toutes les puissances maritimes de l'Europe; que cette