Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870
SOUS LA RESTAURATION 139
écrivait-il, je hais, comme vous, la Congrégation et ces
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« associations d’hypocrites qui transforment mes domestiques
« en espions et ne cherchent à l'autel que le pouvoir. Mais Ï
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je pense que le clergé, débarrassé de ces plantes parasites,
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peut très bien entrer dans un régime constitutionnel et
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devenir le soutien de nos institutions nouvelles » (lettre du 3 décembre 1825).
Si le parti de la réaction ultramontaine avait pour coryphées J. de Maistre et le vicomte de Bonald, cette opposition libérale avait, elle aussi, ses initiateurs. Au premier rang étaient M°° de Staël, Benjamin-Constant et François Guizot. La première avec une fermeté de pensée toute virile, dans son livre de l’A//emagne (1813) et ses Considérations sur la Révolution francaise (1818) avait posé les vrais principes de la liberté religieuse. On a vu plus haut la liberté de conscience que M"° de Staël avait rêvée pour la France en 1800; dans son livre sur l'Allemagne elle présente au lecteur français ce pays comme un exemple de la tolérance qui peut s'établir par suite du mélange des confessions diverses, jouissant d’une égale liberté!.
Benjamin Constant, dans son livre De la religion considérée dans sa source, ses formes et ses développements » (Paris, 1824, 5 vol.), analysa le sentiment religieux et du même coup établit que la liberté était la condition même de sa sincérité. « On a souvent dénaturé la religion, disait-il, « on a poursuivi l’homme dans ce dernier asile, dans le « sanctuaire intime de sa conscience. La persécution provoque « la révolte. L’autorité déployant ses rigueurs contre une « Opinion quelconque excite à la manifestation de cette opi« nion tous les esprits de quelque valeur... Il y à en nous un « principe qui s’indigne de toute contrainte intellectuelle. Ce « principe peut aller jusqu’à la fureur, mais il tient à tout « ce qui est noble dans notre nature. »
La même année, la Société de la morale chrétienne, ayant
1. V. IVe partie, chap. 1, 11, 1v.