Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870

SOUS LA RESTAURATION IDI

ci obtint de Léon XII un bref qui ordonnait aux évèques de se taire et de se conformer aux ordonnances (25 septembre 1825).

On parvint en définitive à fermer les collèges de Jésuites, dénoncés par Montlosier ; on appliqua la loi nouvelle avec beaucoup de modération aux écoles secondaires ecclésiastiques, ou petits séminaires, et l’on encouragea la formation d’une « Association évangélique pour la défense des libertés de l'Église gallicane et des droits publics des Français ». Ge fut Ià la dernière victoire remportée par le cabinet libéral.

Bientôt la Congrégation, secrètement encouragée par Charles X, reprit ses intrigues et ses missions lapageuses ; le clergé, ses empiètements sur le pouvoir civil et sur l Université. Les couvents de nonnes se multiplièrent au point que Kératry crut devoir dénoncer ces abus à la tribune de la Chambre des députés. « La France, dit-il, se couvre de cou« vents de femmes par la fâcheuse connivence du gouverne« nement. Elle est sillonnée en tous sens par des mission« naires ultramontains. Qu’enseigne-t-on dans ces couvents ? « À quoi aboutissent ces missions? À propager l'idolâtrie du « cordicolisme (l’adoration du Sacré-Cœur), à charger d'hon« nêtes gens de scapulaires, rosaires et amulettes, reçus des « Jésuites » (mars 1829).

Ici, à notre sens, l’orateur libéral dépassait la mesure et, voulant protéger la liberté des gallicans ou des libres penseurs, portait atteinte à celle des catholiques. Tant que ceux-ci n’usaient de l’association que pour se livrer à des pratiques de dévotion en commun ou pour prècher certaines doctrines, tant qu'ils ne se mélaient pas de politique et qu'ils ne troublaient ni l’ordre public ni la liberté des autres confessions, ils étaient dans leur droit, et vouloir les gêner dans cet exercice était une tyrannie.

C’est ce que Lamennais, avec son imperturbable logique, n’eut pas de peine à prouver dans un ouvrage intitulé : Du

es

progrès de la Révolution et de la guerre contre l'Eglise

(1829).