Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870
8 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES
cette complication. Malgré les points d’exclamation qu’il sème à tort et à travers dans cette seconde partie comme dans la première, le récit n’a rien de vivant et d’animé, rien d’original. Il a l'allure d'une chronique, d’un manuel. Visiblement, cette fin est brusquée, et nous sentons que l’auteur a hâte de terminer son œuvre. Or, jamais Me de Chevreuse n’a joué un rôle plus important qu’à cette époque ; les faits s'accumulent; l’auteur voudrait n’en omettre aucun ; il ne cesse pas d’entasser les citations. et nous le lisons avec ennui.
Il est plus à l’aise lorsqu'il analyse les contrats de mariage, les affaires de succession, les procès et transactions, lorsqu'il décrit un hôtel de Paris ou les bâtiments et dépendances d’un château ou l’état d’une seigneurie, lorsqu’il raconte une fête, une cérémonie, la marche d’un cortège; il est là dans son élément et comme chez lui. Mais il ne sait pas exposer clairement les motifs qui déterminent les actes des personnages, et le talent narratif lui manque. S’il a, par intervalles, à force d’exclamations et de phrases hachées, un semblant de vivacité, il n’a pas la netteté, la simplicité, le naturel.
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