Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

18 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

militaires, des abbés, quelques étudiants, et l’on y pouvait trouver, avec les agréments de la nature, le calme et la tranquillité. Edmond et Terrier y venaient souvent, un livre à la main, se reposer pendant des heures, ou discuter, tout en se promenant paisiblement, les questions philosophiques qui souvent faisaient l’objet de leurs conversations.

Nous ne suivrons pas plus longtemps nos voyageurs à travers leurs pérégrinations dans Paris, et nous les laisserons achever peu à peu et à leur loisir la visite des principaux monuments et des plus riches quartiers de la capitale.

Un de leurs premiers soins, dès qu'ils furent habitués à leur nouvelle existence, fut de fréquenter les grands théâtres. L'Opéra les attira tout d’abord.

Depuis l'incendie de 1781, qui avait dévoré la salle située rue Saint-Honoré, on avait élevé sur les boulevards un opéra provisoire, qui devint plus tard. la Porte-Saint-Martin!. La salle était spacieuse et il y avait quatre rangs de loges superbement ornées.

Les étrangers ne pouvaient se lasser d'admirer ces décors remarquables d'éclat et de vérité, cette figuration immense avec ses riches costumes, et -pardessus tout ces ballets incomparables qui vous transportaient dans le monde des rèves?. ( Qui va à Paris

1. Cette salle fut construite en soixante-quinze jours. 9. L'orchestre, avec ses trente violons, Ses six altos, ses douze violoncelles, ses quatre contrebasses, ses six bassons et Sa masse