L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes
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expliquait quel était, pour la France, l'intéré@ dE déraliste en Autriche et comment une Autriche, équitable pour ses diverses nationalités, était le contrepoids nécessaire des ambitions teutoniques (1). Peine perdue! Toutes les tentatives de collaboration amiable des Slaves avec leurs maîtres autrichiens ou magyars restèrent sans réponse.
La fameuse politique du divide et impera ne permettait pas à la monarchie d’entrer dans les voies libérales où elle eut trouvé le salut. Elle préférait s’enfermer dans la tour d'ivoire de sa puissance dynastique immuable, uniquement préoccupée de maintenir des divisions qu’elle croyait de nature à empêcher toute coalition sérieuse de ses sujets. Maïs, par un juste retour des choses d’ici-bas, cette puissance absolue de la dynastie s’est naturellement exposée au danger qui menace tous les absolutismes, à savoir de regarder leur propre existence comme une fin en soi et de se guider, uniquement, par des considérations d’un opportunisme exalté et étroit. Elle ne laissait jamais aucune influence l’emporter sur l’influence de la Couronne, que ce soit celle d’un homme d’État, celle d’un parti, ou celle d’une race. De là, cette réputation bien méritée d'ingratitude qui est celle des Habsbourg.
Peu à peu, l’âme slave si longtemps asservie s’est enfin éveillée! Déjà, Serbes et Bulgares ont reconquis leurs nationalités; les Slaves de l’Autriche vont bientôt briser leurs chaînes et tout fait prévoir qu'ils entreront, à leur tour, dans le paradis de l’Indépendance et de la Liberté. A
C’est à préparer le lit de chacune de ces nationalités que tend le travail que j’entreprends sur les langues parlées. Je le fais de bonne foi, avec la certitude que la plus grande habileté et le seul moyen de gagner la confiance des lecteurs est de s’appuyer, non sur des phrases ou des impressions, mais sur des faits statistiques.
« Quoique la maison de Habsbourg soit une des plus vieilles entre les dynasties, ses peuples sont les plus jeunes entre les nations. Les mots mêmes de nation et de nationalité ont pour eux un sens spécial et restreint. Lorsque les Allemands d'Autriche parlent de « leur nation », ils entendent d’abord les Allemands de Bohême, du Tirol, de la Haute et Basse-Autriche, de la Moravie, de la Styrie et de la Carinthie et, en second lieu, leurs frères qui vivent dans l'Empire allemand. Les Tchèques, les Croates, les Serbes, les Slovènes, les Polonais et les Ruthènes ou Petits-Russiens, bien plus, les Juifs même de la secte sioniste, font pareïillement allusion à « leurs nations » respectives dans un sens ethnique. L’idée d’une nationalité autrichienne, avec sa vertu unifiante, fait défaut et il ne suffit pas, pour en tenir lieu, de ce qu’on appelle l’idée de l’État. Autrichiens et Hongrois emploient le terme « patrie», mais ils en limitent l’application chacun à leur propre moitié de la Monarchie (2). »
Parmi les peuples de l’Autriche-Hongrie, il faut distinguer le peuple juif. On ne le fait pas figurer d’ordinaire dans l’énumération des nationalités qui com-
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(1) Louis LÉGER, La Renaissance tchèque au dix-neuvième siècle. Paris, chez Alcan, 1941, P. XI.
(2) H.-W.Sreep, La Monarchie des Habsbourg. Paris, chez A. Colin, 1914, p. 2. (L’auteur avant de diriger les services de la politique étrangère au Times, a été correspondant de ce journal à Vienne) pendant plus de dix ans.