L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes

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tances, ilreste la langue maîtresse. En Hongrie, au contraire, le magyar est la langue officielle de l’État, quoique la moitié de la population soit non magyare. Un coup d’œil sur un billet de banque austro-hongrois révèle les véritables caractères de l’idée autrichienne et de l’idée hongroise de l’État. Du côté autrichien, la valeur du billet est imprimée en allemand, tchèque, polonais, serbocroate (avec caractères latins et cyrilliques), ruthène ou petit-russien, slovène, italien et roumain. Du côté hongrois, la valeur est donnée en magyar seulement, quoique la Hongrie comprenne autant de nationalités que l'Autriche. La conception autrichienne de l’État représente donc l'égalité des droits ethniques; la conception hongroise ou plutôt magyare représente l’hégémonie d’une race gouvernante. Les Slaves d'Autriche et de Hongrie reconnaissent la valeur de l’allemand comme moyen d’échange et l’emploient constamment pour communiquer entre eux verbalement, sinon par écrit. Quelques Slaves autrichiens sont assez familiers avec le tchèque, le polonais, le slovène, le petit-russien et le serbo-croate pour se servir de tous ces idiomes avec une égale facilité. Ils se rabattent donc sur l’allemand comme sur une lingua franca (1). »

Si nous comparons les résultats des deux dénombrements de 1901 et de 1910, nous constatons que la Cisleïthanie a augmenté de 9,09 %, en moyenne. [1 n’est pas indifférent de savoir dans quelle proportion chaque nationalité s’est, personnellement, développée. Voici ce que nous voyons :

Ruthènes, 4,24 %; Slovènes, 5,04; Italiens et Ladins, 5,68; Tchèques (Bohémiens, Moraves, Slovaques), 8,07; Allemands, 8,50; Serbo-Groates, 10,11; Magyars, 15,32; Polonais, 16,64; Roumains, 19,12.

Il résulte de ces chiffres que la langue allemande, en Autriche même, perd du terrain, puisque son coefficient d'augmentation est au-dessous de la moyenne. Son importance est donc en voie de décroissance et la chose date de loin. Adolphe Bertillon père, étudiant le dénombrement de 1857, remarque déjà que, comparativement au dénombrement de 1846, la population allemande a diminué dans les trois provinces allemandes de Salzbourg, de la Haute et Basse-Autriche. C’est aussi ce que montre le tableau ci-dessous, qui donne les résultats des trois dénombrements qui se sont succédé de 1890 à 1910. Il montre encore les positions respectives et successives des différentes nationalités dans la population totale de l'Autriche.

1890 1900 1910

LANGUES PARLÉES

sur 1.000 habitants

Allemand 360 ,5 3578 359 ,8 Tchèque, morave, slovaque. . 233 ,2 232,3 230 ,2 POlONAIS 158 ,4 166 ,2 AT RUUNNE 182,2 13467 125 ,8 STOVÈNE RS EN CE HO 46 ,5 &k ,8 Serbo-croate. . . . + . . . . DES 2767 28 ,0 Italien, ladin . . . . . . . . 28 ,8 28 k . DJS, ROUMAID NES 8 ,9 9 ,0 9,8 Maoyar CRTC 0 ,4 0,4 0 ,&

0,0 1.000 ,0

TOTAL, « «ee. 4.000 ,0 1.000 ,0

(1)XH.-W. Srezp, p. 117 et suivantes.