L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes

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femmes formant une sorte de ballon carré et les cols, souvent engoncés, ne sont pas très seyants. Quelques jeunes filles portent, avec leurs jupes très courtes, de hautes bottes à talons comme celles qui font partie de certains costumes russes.

«Cela, aussi, est plutôt étrange que séduisant. Maïs, vus ainsi, en grand nombre, dans un vaste espace où ils évoluent en danses pittoresques, ces costumes n’en font pas moins un effet charmant. Plusieurs de ces danses rappellent la valse du Lauterbach, à la fête des vignerons de Vevey. Les couples exécutent des pas variés infiniment gracieux et charmants. J’aime surtout celui du mouchoir où jeunes gens et jeunes filles passent à tour de rôle sous un mouchoir qu'ils tiennent tendu et celui où les danseurs élèvent tout à coup leurs danseuses en l’air et les font retomber mollement dans une envolée de jupons brodés. »

Les populations qui habitent la Bohème et la Moravie sont en très grande majorité slaves et appartiennent à la nation tchéco-slovaque. Les Tchèques, proprement dits, occupent le centre et le sud de la Bohème ainsi que quelques districts de la Moravie. Les Slovaques forment le gros de la population des territoires frontières, entre la Morava (March) et les petites Carpathes, sans préjudice de ceux, beaucoup plus nombreux, qui habitent en Hongrie sur la rive gauche du Danube et la rive droite de la Tisza; je parlerai d'eux un peu plus loin avec quelques détails. Chez les Slovaques de Moravie, le costume national persiste encore dans tout son éclat; il est si varié qu’un ethnographe a pu distinguer 28 types absolument différents.

Il faut également signaler quelques tribus slaves dont les particularités ethnographiques sont fortement accentuées, savoir : les Horaks, montagnards établis dans la région du plateau morave oriental, c’est-à-dire dans les districts montagneux qui confinent à la Bohème, les Hanaks, cultivateurs de la riche plaine arrosée par la rivière Hana, qui se jette dans la Morava auprès de Kojetin, se distinguent par d’élégants costumes. Ils ont tous de larges pantalons de cuir jaune ou rouge, décorés d’arabesques bizarres, une ceinture brodée, un justaucorps de drap richement soutaché et, sur la poïtrine, une foule de petits boutons de métal. Un long surtout de drap blane ou un manteau bleu à plusieurs collets complète le costume. Un chapeau noir, orné, chez les jeunes gens, de rubans jaunes ou rouges, s'élève au-dessus de leur face ronde, aux joues rebondies, aux cheveux blonds et lisses. Hommes et femmes ont, comme les Hongrois, de grandes bottes pour marcher dans le sol argileux et ce poids alourdit singulièrement leur démarche. Les basses plaines de la vallée de la Hana sont d’une rare fécondité, et les paysans jouissent tous d’une certaine aisance. Les Valaks ou Valasi sont établis dans la région de Hostyn, au nord-ouest de la Moravie. Au point de vue linguistique, dit M. Niederlé, leur idiome se rapproche de celui des Sloyaques, mais le peuple s’en distingue fortement, et le costume est tout différent. C’est un groupe d’origine purement slovaque auquel a été donné le nom des Valaques roumains qui, du onzième au douzième siècle, ont passé dans les petites Carpathes et se sont assimilés aux indigènes. Enfin les Chodes, qu’on rencontre dans la région sud-ouest de Sumava; ce sont les plus typiques de toutes les tribus tchèques. M. Niederlé nous dit qu’ils étaient autrefois établis entre Domazlice et Tachow. Mais le pays de Tachov ayant été germanisé, ils sont maintenant concentrés autour de Domazlice (Taus), cette