La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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côté diriger nos pas pour arriver à un nouveau chemin. Et, aujourd hui encore, nous suivons ce faux chemin, et au bout de ce chemin n’y a-t-il pas une impasse 1?

Ces paroles de M. Bobtcheff, russophile et slavophile, caractérisent pleinement la mentalité bulgere, car elles démontrent qu’en principe tous les Bulgares se valent.

On jetait dans le peuple, désorienté et avili par les misères de la guerre, des accusations toujours plus violentes contre la Russie et contre les Alliés, les présentant comme responsables de la catastrophe qui avait atteint la Bulgarie. Ces accusations ont pris des proportions telles que M. P.-N. Milioukolf, le célèbre avocat de la cause bulgare résidant en Russie, a dû lui-même s’élever contre elles dans son organe Rietch :

Non, ce n’est pasla Russie, ce sont les Bulgares eux-mêmes qui ont provoqué la catastrophe; ce n’est pas sa confiance en la Russie, maïs sa méfiance à l'égard de la Russie qui a perdu la Bulgarie!

Ni la grande guerre qui a bouleversé l’Europe, ni l'intervention de la Russie en faveur des petits États et du slavisme, n’ont réussi à tirer la Bulgarie de cette atmosphère politique et morale. Ni le souvenir de la « dette du Sang » contractée envers la Russie par le pays, lors de sa libération, ni les reproches venus de Russie, aux jours des manifestations brillantes du slavisme et de la

‘ Recueil bulgare, Année 1914, 6, VI, p. 375.