La France sous le Consulat

LA DETTE PUBLIQUE 129

trument du relèvement du crédit et de l’extinction de la la dette fut la Caisse d'amortissement créée par la loi du (27 novembre 1799). Son capital qui, à l'origine, s’éleva seulement à dix millions environ, fut constitué par les cautionnements des receveurs généraux et autres comptables et par ceux des officiers ministériels. Plus tard on lui attribua pour soixante millions de biens nationaux. La Caisse d'amortissement qui servait 5 0/0 d'intérêt aux proprié{aires des cautionnements, plaça ces cautionnements à des intérêts variant entre 8 0/0 et 15 0/0. Ces placements et la vente avantageuse des domaines nationaux furent la source de ses bénéfices. Ses ressources disponibles furent employées à acheter de la rente, dont elle releva puis maintint le cours. Grâce à Mollien, la Caisse en trois ans racheta le trentième de la dette publique. En moins de trois mois les obligations des receveurs généraux, qui s’escomptaient à 4 0/0, trouvèrent preneurs à 1 0/0. La rente qui, au 18 brumaire, était à 13 francs, dépassa 50 francs dès 1801, pour atteindre 68 francs’, le 13 février 1801.

Le crédit industriel et commercial avait été détruit comme celui de l'Etat. Les capitaux ne se montraient plus. L'intérêt qui, avant 1789, variait entre 5 et 60/0 par an, s'élevait normalement pendant la Révolution à 2 0/0 et même 4 et 5 0/0 par mois et sur gages. Le Premier Consul détermina un certain nombre de banquiers de Paris, dont le principal était Perregaux, à s'associer pour former le capital d’une grande banque. La Banque de France fut constituée le 18 janvier 1800, au capital de 30 millions, auquel l'Etat participait pour 5 millions. Elle avait le droit d'émettre des billets dé banque. Le but du gouvernement, en l’aidant à s'établir et en la protégeant, était « spécialement de faire baisser l'intérêt de l'argent * », d'amener sa réduction, « sans

1. C'est son cours le plus élevé sous le Consulat. 2. Note du 15 avril 1802. Correspondance, t. VII.