La France sous le Consulat

LE MINISTÈRE DE LA POLICE 435

élaient entre les mains de Fouché. Bonaparte les lui laissa jusqu’au mois de septembre 1802, époque à laquelle il les lui enleva pour les lui rendre en 1804. Le principal mérite de Fouché aux yeux du maître qui ne se faisait, d’ailleurs, aucune illusion sur la bassesse, le cynisme et l’infidélité du personnage, c'était d’avoir été mêlé pendant la Révolution aux partis et aux intrigues, d’avoir tout vu, tout observé, de s'être souvenu, de « savoir beaucoup de noms et particulièrement ceux des hommes dont la vie passée faisait préjuger ce dont ils étaient capables dans l’avenir ‘. »

La police a été un des grands instruments de gouvernement et de domination de Bonaparte. Outre son office propre qui est le main- © Foucné (1763-1820). tien de l’ordre et de la sécurité des individus et des propriétés, elle lui a servi à mâter, à contenir, à prévenir, à espionner les individus hostiles à sa personne et à son gouvernement, tels que les émigrés, les chouans, les Jacobins, les royalistes, les libéraux de différentes nuances ; à surveiller et à contrôler tous les agents, depuis ses ministres et ses généraux jusqu'aux plus humbles fonctionnaires; à connaître, à réprimer ou à diriger

1. Pasquier, Mémoires, t. I, p. 242.