La mort de Louis XVII d'après la Registre-Journal du Temple : documents inédits
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pose également d’une feuille simple. Mais ces textes I et L sont des documents originaux, portant précisément la date, l’un du 20 prairial, l’autre du 21 prairial an III, et qui done encadrent à souhait les procès-verbaux du 20 et du 21 prairial an INT, (La pièce I est la lettre autographe écrite par Pelletan momentanément prisonnier au Temple, la pièce L est une déclaration autographe de Darlot, commissaire civil, relative à l'identité du corps.)
IL suit de là que notre document a bien été écrit sur du papier en usage au Temple le jour et le lendemain de la mort de Louis XVII.
Qu'on n'objecte pas, en effet, que ce papier pouvait être un papier de passage, sorti de la poche de quelque visiteur occasionnel... Non, c'était un papier antérieurement et habituellement employé à la Tour, L’économe Liénard s’en servait souvent. (Voir, par exemple, dans le carton F4393, la lettre écrite par lui sur feuille double « aux citoyens agens de la Commission des administrations civiles, police et tribunaux », le 13 floréal an IT, au sujet d’une note de blanchissage jugée exagérée,; et la lettre au citoyen Aumont, chef des mêmes administrations, en date du 12 vendémiaire an IIT, etc.)
Nous avons mème retrouvé la facture de ce papier ministre livré au Temple. Par lettre adressée à la Commission des administrations civiles, police et tribunaux, le 28 germinal an III (huit semaines avant la mort de l’enfant), le citoyen Mitoire, papetier, rue Phélipeaux n° 31, réclame le paiement des fournitures de son état qu’il a faites « pour le service de la maison du Temple dans le courant du mois de pluviôse » (86 livres 18 sols). Dans son mémoire, on relève, à la date du 21 pluviôse, « une rame de papier fin double, trois mains de tellière coupé et deux mains de papier à lettres dito ». C’est évidemment notre papier. Et, chose admirable! le quart de feuille sur lequel se déroule péniblement la propre lettre mal orthographiée du citoyen Mitoire en est un spécimen et présente le même filigrane‘.
La question est done vidée : la copie des procès-verbaux est faite sur papier du Temple et par conséquent au Temple même.
D'ailleurs, personne au monde n’aurait pu composer en un autre endroit ce document, que nous savons versé au plus tard en 1817. Il suppose la connaissance des papiers de Pelletan et des papiers de Lasne qui n’ont été réunis qu’à cette date. Il contient un certain nombre d’arrêtés ou de lettres dont les originaux sont, de nos jours
4 Archives Nationales, F7 4393, fos 191,193. Le papier en question a bien été fourni en pluviôse, car la facture de Mitoire pour le mois de ventôse ne mentionne que « 3 mains de papier fin double » et celle pour le mois de germinal ne mentionne que « 6 mains de tellière fin double »,