La mort de Louis XVII d'après la Registre-Journal du Temple : documents inédits
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encore, ou introuvables ou dispersés dans les cartons les plus divers des Archives. Or, dans les textes reproduits que l’on peut aujourd'hui collationner avee les documents officiels et authentiques, à peine cette copie omet-elle certaines transcriptions de signatures, mais elle ne commet pas d'erreurs. Les variantes, souvent imperceptibles, ne sont que des fautes d'orthographe ou des lapsus de copiste. Prenons un exemple. L'arrêté du Comité de Sûreté générale qui décide l'installation d’une garde-malade se rencontre, en copie authentique, dans les papiers de Pelletan (20 prairial an IIT) : c’est le texte même qui fut envoyé au chirurgien (B B * 964, 1"° liasse, pièce 5). Dans notre extrait, la seule variante qu’on relève est celle-ci : « Près le fils de Capet », au lieu de : « Près du fils de Capet. » Il y a bien une autre erreur, mais elle témoigne de l'innocence du copiste : transerivant les signatures, il écrit Pienne au lieu de Pierret. — L'étude des autres documents reproduits dans la pièce fournit des indications semblables. Il est donc impossible que le scribe, quel qu'il soit, ait su se procurer ailleurs qu’au Temple même, où ils ont en quelque sorte défilé pendant les journées des 20 et 21 prairial, de si nombreux textes exacts, joints à un tel ensemble de détails si précis.
Bref, nous sommes en présence d’un document contemporain qui, dès lors, acquiert la plus haute autorité, soit pour contrôler les autres récits, soit pour établir les faits.
… Maïs il n’est pas seulement « contemporain », il est du jour même, pour cette bonne raison qu'il est de Damont.
Voici, en effet, les remarques qu'on peut faire sur son écriture et sur la constitution de son texte. — Le copiste est d’une instruction très faible. Il use de l'orthographe la plus fantaisiste, la plus fautive, et écrit, par exemple : « extrait des procèst verbeaux du 20 et 21 prairial Lan trois de la republique francaise une et indivisible. » Il a, de plus, une habitude caractéristique : il n’emploie jamais de majuscules aux alinéas, sauf quand la phrase commence par la lettre L. Enfin, il a une façon personnelle et constante de former les B, les P, les T, les D, les f, les j minuscules (semblables à des majuscules et marquées d’un point), les s (toujours très élevées au-dessus de la ligne), Quant à ses chiffres, ils dépassent à peine le haut de la ligne.
Or, Damont écrivait encore ainsi en 1817. Il est, à cette date, resté assez illettré pour dire : « Je me nomma pour y aller », « pour lorce », — « je demandoit aux gardiens si il n'i avoit pas une garde... » (Une note de police le donne comme « ancien pâtissier », une autre comme « perruquier ».) Dans ses décla-