La mort de Louis XVII d'après la Registre-Journal du Temple : documents inédits
D'APRÈS LE REGISTRE-JOURNAL DU TEMPLE 7
sans cesse Eckard, écho anticipé de la déclaration écrite de Damont.
Voici Beauchesne : « Gomin se rendit au Comité de Süreté générale; il y vit M. Gauthier... qui lui dit : « .… La séance est « levée. Le rapport n’en peut être fait aujourd'hui à la Conven«tion... Gardez la nouvelle secrète jusqu'à demain... Je vais « envoyer au Temple M. Bourguignon. » M. Bourguignon, effectivement, suivit de près Gomin à la tour : il constata l'événement, renouvela la recommandation de garder le secret et de continuer le service comme à l'ordinaire. Le 21 prairial (9 juin), à huit heures du matin ', quatre membres du Comité de Süreté générale vinrent à la tour pour vérifier le décès du prince. Introduits dans la chambre.…., is affectèrent la plus grande indifférence. « L'événement (répétèrent-ils plusieurs fois) n’a aucune « importance; le commissaire de police... procédera à l’inhuma« tion sans aucune cérémonie... »
« .… Damont ayant fait observer que le poste ne laisserait point sortir la bière sans exiger l'ouverture, les députés décidérent qu'à midi les officiers et sous-officiers de la garde descendante et de la garde montante seraient tous invités à venir constater la mort de l'enfant.
« … Damont… ayant réuni tous les officiers et sous-officiers du poste dans la chambre où le corps était exposé.…, leur demanda s'ils reconnaissaient ce corps pour être celui de l’ex-dauphin… Tous ceux qui avaient vu le jeune prince aux Tuileries ou au Temple, et c'était le plus grand nombre, attestèrent que c'était bien le corps du fils de Louis XVI... Darlot... rédigea le procèsverbal de cette attestation, qui fut signé d’une vingtaine de personnes. Dans ce nombre, figurent les citoyens, etc. » (exactement les mêmes que ceux donnés par Eckard). « Ce procès-verbal fut inséré dans le journal-registre de la tour du Temple, qui, plus tard, fut déposé au ministère de l'Intérieur. »
Chantelauze reprend avec une docilité consciencieuse les mêmes expressions : « Damont leur fit observer que la garde qui entourait le Temple ne laisserait pas sortir la bière sans en faire l'ouverture, qu'il valait mieux, avant midi?, faire monter les officiers de la garde descendante, et, après midi, ceux de la
{Ici seulement (à 8 heures du matin) Beauchesne s'écarte par une précision nouvelle de Damont et d'Eckard. Mais cette « précision » vient de Gomin tout seul, dont la mémoire n’était pas infaillible.
2De quel jour? Il semble bien que Chantelauze dise formellement :
du 21. Toutefois, il se sert presque scrupuleusement des termes de Damont
qui, après tout, ne l'a pas dit, 2