La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 379

la circulation des grains... Après cela, en chaque pays, la foule se porte sur les marchés pour forcer les municipalités à taxer les grains et les marchands à subir la taxe. Ces faits multipliés sur une large surface du territoire sont une cause qui suffirait à produire le resserrement du grain et sa stagnation dans les greniers; mais il y a encore une autre cause, c’est la répugnance générale à se laisser payer en assignats, monnaie qui a déjà perdu la moitié de sa valeur, d’où l’on prévoit assez raisonnablement que cette valeur tombera encore plus bas. Quoi d'étonnant si ceux qui ont des grains préfèrent attendre plutôt que vendre!

Le comité de législation et son rapporteur Piorry avaient été mal renseignés sur un point; le maire par intérim, Boucher-René, leur avait dit que le corps municipal était réduit à 12 membres, tandis qu’il en comptait encore 22. Naturellement le Conseil général de la Commuue fit grand bruit de cette erreur. Il en prit occasion pour formuler un violent arrêté (d’ailleurs inoffensif) contre Boucher-René et pour lâcher, en partant contre ses ennemis, la Convention y comprise, un dernier factum qui « ferait connaître aux 48 sections et aux 83 départements les manœuvres astucieuses et mensongères au moyen desquelles le corps municipal a surpris à la Convention la réélection du Conseil général ». Il ne se pouvait pas que, dans ses adieux, la Commune oubliàt sa bête noire, Roland. Un véritable acte d'accusation fut envoyé à la Convention sous le titre d'adresse pour dénoncer la conduite coupable du ministre Roland : « 1° Roland est coupable de répandre dans les départements des écrits incendiaires contre la ville de Paris. — Non, citoyens, … contre la Commune de Paris, ce qui n’est pas la même chose. — 2° II est coupable d’avoir brisé des scellés, sans les faire reconnaître par ceux qui les avaient apposés. — Cela est vrai, et certes, il a