La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac

502 LA PREMIÈRE HISTOIRE DES GUERRES DE LA VENDÉE

sur 5.000 hommes qui étaient dans Saint-Fulgent (1) ; trop inférieurs en nombre, ils furent presque entièrement détruits, et nos armées harassées de fatigue furent congédiées jusqu-à nouvel ordre.

M. Charette resta aux Herbiers avec la sienne et retourna bientôt occuper son païs.

Les patriotes, voyant qu’ils ne réussissaient pas à nous attaquer avec des forces divisées, formèrent deux masses : dont l’une de 37.000 hommes qui, après avoir battu M. De L’Escure au bois de Chiëvres (2), s’empara de Châtillon; et l’autre de 15.000 hommes vint occuper Montaigu.

L'armée commandée par MM. d’Elbée, De L’Escure et Stofflet, marcha sur l'ennemi qui s’avançait par deux colonnes, l’une sur Mortagne, l’autre sur Cholet ; Stoflet défit complètement Westerman qui s'avançait sur Mortagne et vint ensuite prendre en flanc l’autre colonne qui était aux prises avec MM. d’'Elbée et de L'Escure.La perte des patriotes fut évaluée à 6.000 hommes ; Ja nôtre fut très peu considérable et toute par la cavalerie enneinie.

Au lieu de poursuivre un ennemi à qui il ne restait plus ni artillerie, ni munitions, on se retira avec le projet d'attaquer plus tard l'armée qui occupait Montaigu.

Pendant ces délais mal entendus, l’armée battue à Châtillon se rallia, revint occuper Châtillon, ne laissant derrière elle que des monceaux de cendres et de débris,

La garnison de Mayence s’avança de Montaigu sur Tiffogues, où elle entra sans résistance, Le lendemain ces deux arinées firent leur jonction près de Mortagne (3); il y eut toute la jour-

(1 En écrivant ces Essais, Solilhae a voulu renseigner sur les faits et non les apprécier : aussi cette sortie imprévue sur l'opiniâtrelé de MM. de Lescure et ses conséquences nous révèle l'émotion que causa dans l’armée la fausse manœuvre de Saint-Fulgent. D’aprés l’auteur, la responsabilité en incombe uniquement à M. de Lescure.

(2) Bois du Moulin-aux-Chèvres. Affaire du 9 octobre.

M. de Lescure avait tenté d'établir au camp de Saint-Sauveur, pour couvrir Bressuire et Châtillon, siège du Conseil supérieur, un réduit défensif analogue au camp de l’Oie, organisé par M. de Royrand. Il n'avait pas réussi à mettre Châtillon à l’abri des raids de Westermann. Pour la seconde fois, l’intervention de la Grande Armée élait nécessaire; mais aux dépens des opérations d'ensemble.

(8) Le 16 octobre la jonction de l'armée de Mayence sous Kléber et de l'ar-