La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac
LA PREMIÈRE HISTOIRE DES GUERRES DE LA VENDÉE 503
née une fusillade continuelle ; l’'après-diné, un combat très vif s’engagea près du château de la Tremblaie. M. de L'Escure fut blessé d’un coup de feu dont il mourut un mois après.
Sans être battus, nous fûmes obligés de rentrer dans Cholet ; l’ennémi vint nous y attaquer à l'entrée de la nuit et fut repoussé avec perte. Le lendemain, l’armée royale fit sa retraite sur Beaupréau et les républicains campèrent à une lieue en avant de Cholet.Après une journée employée à se reconnaître, l'armée Royale marcha sur les républicains. Ce combat allait décider des propriétésde plus de cent mille hommes; en cas de mauvais succès, il fallait renoncer à un païs dont la plus grande partie était déjà brûlée et dévastée ; toute (sic) l'horizon était en feu ; la campagne était couverte de femmes, d’enfans, de vieillards, qui tous fuyaient un ennemi féroce et sanguinaire.
Nos soldats, animés par un pareil spectacle, commencèrent le combat avec une impétuosité dont l’histoire offre peu d’exemples ; l'ennemi soutint cette attaque en faisant sur nous un feu terrible ; le combat fut long et très opiniâtre. Enfin, les républicains, désespérant de vaincre par la force des gens réduits au désespoir, feisnirent une déroute complette, laissant en notre
: : . : D. pouvoir une partie de leur artillerie et une grande quantité de tonneaux de vin et d’eau-de-vie; en vain, nous voulûmes con-: tenir nos païsans, ils se jettent sur cette boisson perfide et font bientôt succéder l’ivresse du vin à celle de la joie.
Alors, l'ennemi revient à la charge, trouve nos soldats presque tous ivres (1), en fait un grand carnage, s'empare de notre artillerie et nous met dans une déroute complette. mée de Luçon sous les ordres de Bard, s’effectuait sur le plateau de la Haye, entre Mortagne et Cholet. C'était, depuis le début de la guerre, le premier succès stratégique des armées républicaines, le premier contact de deux colonnes se réunissant au centre du quadrilatère vendéen. Le lendemain dans la nuit, la division de Niort, sous Chalbos, opérait à son tour sa jonction. Ce fut le fait décisif. Ges armées, jusqu'ici battues séparément, étaient enfin réunies et en force suffisante pour soutenir le choc de l'armée vendéenne. Elles pouvaient, selon le mot de l'Échelle, « s’avancer en ordre majestueusement et . en masse », Sous sa forme ridicule, cet aphorisme militaire renfermait une part de bon sens et de vérité.
(1) Le fait s'était produit dans la nuit du 11 au 12 octobre, au sac de Châtillon, où les soldats vendéens avaient enfoncé plusieurs barils d'eau-de-vie,
el, Surpris dans l'ivresse, avaient été sabrés par les hussards de Chalbos, Nous n'avons pas jusqu'ici rencontré de document constatant que ce fait se