La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac

LA PREMIÈRE HISTOIRE DES GUERRES DE LA VENDÉE 7189

cette malheureuse entreprise et déclara que Pitt s'y étaitopposé.

Pitt ne nia pas le fait, et cet aveu confirmait la duplicité de la politique anglaise.

Par un coup d'audace Pitt réclama la solidarité avec les ministres et assuma la responsabilité de la décision prise au Conseil ; et, comme il cherchait à l’atténuer en déclarant que « du « moins aucune goutte de sang anglais n'avait été versée sur le « rivage de Quiberon », il s’attira cette éloquente interruption : « L’honneur anglais y a coulé par tous les pores ! » È

L'histoire a ratifié la réplique vengeresse de Sheridan; et il semble qu’elle doive jeter, par l° éclatante flétrissure, une lumière définitive sur un débat toujours ouvert.

Elle ne laisse subsister aucun doute sur le but ni sur les moyens de cette diplomatie britannique qui craignait de voir la Vendée trop tôt anéantie, mais qui craignait davantage que les royalistes vainqueurs ne rétablissent la monarchie.

L’ennemi héréditaire ne vit dans la guerre civile de la Vendée qu'une spéculation où il y avait tout bénéfice à jouer une double partie dont l'enjeu était l’abaissement de la France.

Les royalistes de l'Ouest en ont été les victimes, sinon les dupes ; il n’a été fait rien d'autre pour leur cause que d’entretenir leurs illusions et d’encourager leurs espérances pour les conduire plus sûrement à la ruine.

Quand Garnier de Saintés proposa à la Convention de décréter que Pitt était l'ennemi du genre humain et que tout le monde avait le droit de l’assassiner, ce jacobin manquait de reconnaissance envers l’allié qui avait si bien servi la Révolution.

Eug. Bossarp et Marquis d'ELBÉE (1).

(1) IL n’est aucunement besoin d'expliquer à nos lecteurs la raison de cette . double signature. M. le marquis d’Elbée, qui à hérité des papiers de M. l’abbé Bossard sur la guerre de Vendée, a bien voulu achever le travail que notre regretté collaborateur avait commencé ; nous lui adressons nos respectueux remerciements. On nous saura gré, de même, de faire suivre cet essai des lignes émues que M. le marquis d'Elbée a consacrées à la mémoire du cher disparu. (N. D. L.R.}