La première histoire des guerres de la Vendée : essais historiques et politiques sur la Vendée du Chevalier de Solilhac

L'ABBÉ BOSSARD

La Vendée vient de perdre un de ses fils les plus fidèles et les plus énergiques, en la personne de M. l’abbé Bossard, supérieur du collège ecclésiastique de Cholet.

D’autres ont déjà retracé son active et trop courte carrière de sacerdoce et de professorat, parlé avec éloquence des luttes, des déboires, des espérances interrompues par la mort de ce bon soldat du Christ : nous voudrions rendre iciun hommage à l’ami.

“M. l’abbé Bossard n'était pas un de ces neutres que les lois antiques bannissaient dela cité. En déployant dans tous lessens les énergies de son ardente nature, ce lutteur ne pouvait laisser personne indifférent devant lui. et, s’il a connu l’amertume des inimitiés, il a eu cette revanche de conquérir ces amitiés entières et parfaites, si rares dans les affaires de ce monde parce que, nous dit Montaigne, « il fault tant de rencontres à les bastir. »

La luttelui réserva de ces rencontres où l’homme se découvre et donne sa mesure, où les fidèles amitiés se bâtissent. Il y fut loyal, franc, généreux, patient et si facile au pardon ! Ce cœur chaleureux s’y montra assez fort pour soutenir de pareils sentiments ; et c’est à l'épreuve généreusement supportée qu’il dut ces affections solides et profondes qui ne devaient se rompre qu'avec sa vie.

Pour cet ardent, la vie fut une bataille. Il apportaitaux tâches entreprises l’esprit de combativité et d’apostolat qui l’animait. Il voulait convaincre et vaincre.

On a rappelé que l'histoire fut une des passions de sa vie ; le mot estjuste parce qu’elleluifut douloureuse comme une passion.

Il avait pris pour règle ce précepte d’intransigeante probité historique. « La première loi de l’histoire est de ne jamais « mentir; la seconde est de ne pas craindre de dire la vérilé. » Cette vérité, il la trouva exigeante. Mais il jugea qu'il y avait lâcheté à l’atténuer et que combattre pour elle était un devoir auquel il ne pouvait faillir. quoiqu'il en advint. Il mitau service du « magis amica veritas » dont il fit sa devise, ces facultés d’enthousiasme et d’ironie, de combativité et de sensibilité, de