La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

6 LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

blissement national, un danger (je reprends le mot d’Auguste Comte) ; et, malgré tout, la journée du 2 juin fut donc bonne, qui, — violemment, sans doute, j'entends par une pression matérielle exercée sur‘la Convention, — rétablit, en face de l'ennemi du dehors, l'unité gouvernementale indispensable. Je n’ai rien dit des massacres de septembre, parce que la population parisienne y demeura

étrangère, si elle eut le tort d'y assister passive.

Ces massacres furent l'œuvre de trois ou quatre cents fanatiques, tout au plus; mais la garde nationale, convoquée par Santerre, refusa d’intervenir, Pourquoi ? Représentez-vous les circonstances: c'est l'invasion, Longwy a capitulé le 23 août, et l’on vient d'apprendre que Verdun est investi: or, Verdun pris, c'était Paris menacé; Paris que le manifeste du duc de Brunswick (fin juillet) avait osé vouer à une « subversion totale » si le château des Tuileries n’était pas respecté ! Allait-on se lever pour défendre des prisonniers royalistes en qui l’on voyait des complices de Brunswick ? Ainsi s'expliquent trop bien ces horribles journées de septembre, prélude anarchique de la Terreur, laquelle naquit aussi, un an plus tard, de circonstances extraordinaires, et ne doit pas se juger, au moins dans ses comrencements, comme un système de politique délirante, mais comme une suite fatale de mesures ñééessaires à la défense de la patrie nouvelle.