La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

LA RÉVOLUTION POLITIQUE 15

phrase, comment dirai-je? qui eût fait un peu trop la joie de M. Homaïis. Celle-ci : « Un jour » toute la période antérieure à la Révolution « ne comptera dans l’histoire de l’humanité, et dans celle de notre nation en particulier, que comme une curieuse préface, à peu près ce qu'est à l'Histoire de France ce chapitre dont on la fait d'ordinaire précéder sur l’histoire des Gaules ». .

D'abord, ce chapitre sur les Gaules est très intéressant par lui-même, et l'on ne peut, si l'on a quelque curiosité historique, que le trouver trop court; puis il est archi-faux que le seul point de vue d’où l’on ait à considérer l'histoire de France, depuis Clovis jusqu’à l’ouverture des États généraux en mai 1789, soit celui de la Révolution.

Tant de siècles remplis d'événements si divers, une histoire si riche à tous égards, le monde féodal, les croisades, les communes, la Renaissance et la Réforme, que sais-je ? tout cela se suffit à soi-même, et doit nous suffire pour nous attacher, pour émouvoir toutes nos facultés d'émotion et de pensée. Supposez (c’est invraisemblable, mais n'importe |) qu'une catastrophe, au dix-septième siècle, par exemple, ou au dix-huitième, eût fait disparaître la France du nombre des nations, est-ce que l’histoire de France devrait être pour cela rayée du nombre des histoires? Ou ne devrait-on lui accorder, la Révolution ne s'étant pas produite, qu’une attention brève et comme dédaigneuse ?