La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

22 LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Cet écrivain, M. Pierre Lasserre, professeur de l’Université, déclare ensuite, il est vrai (pour les besoins de sa cause), que ce. Messianisme était juste : car il veut, lui aussi, qu'il y ait dans les principes de la Révolution de « l'infini » ; seulement, avec lui, c’est « un infini de destruction ».

Selon moi, — vous le savez par le début de cette conférence, — ce serait une force, pour longtemps encore inépuisable, de « construction ».

Mais, je reviens à mon objet présent : la Révolution considérée, dans son œuvre politique, comme l’achèvement rapide, prodigieusement rapide, d'une œuvre préparée par des siècles, ou déjà même commencée,

* # *

Certes, en 1789, il n’y a pas de républicains en France, j'entends qu'il n’y a pas d'hommes qui regardent comme possible et désirable la suppression de la royauté ; de plus, dans le peuple des campagnes, même dans celui des villes, le royalisme a encore de très profondes racines : et Louis XVI est aimé. Paysans, ouvriers, — et petits bourgeois, — ont à peu près, en lui, la même tendre confiance. Mais, dans la haute société, dans la bourgeoisie riche, dans la bourgeoisie moyenne, il y a (Taine l’a reconnu, et les preuves en sont innombrables) un état d’esprit républicain. Cet état d'esprit date environ du