La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui
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graphiques, qui avaient ou avaient eu vraiment une physionomie particulière, une vie propre, furent respectées dans leurs limites, lors de la création des départements. Et c’est enfin que cette division départementale ne fut pas subie par une France résignée, mais acceptée avec joie.
Depuis longtemps, les publicistes et les administrateurs les plus compétents réclamaient une meilleure division du royaume : car, avec ses intendances ou généralités, ses gouvernements généraux militaires, ses diocèses, ses bailliages, dont je ne pourrais seulement fixer le nombre exact sans entrer ici dans de trop longs développements, il offrait le spectacle d’un désordre et de chevauchements administratifs qui rendaïent nécessaire ce qu'Edgar Quinet a appelé la révolution territoriale.
Quant à la suppression des Parlements, elle était fatale. Les prétentions politiques de ces cours de justice ne pouvaient survivre à l’ancienne monarchie, qu'ils avaient si imprudemment humiliée, affaiblie. Ils s'étaient perdus dans l'opinion, qui les avait soutenus contre le « despotisme » royal, en demandant pour la convocation des États généraux, dont ils étaient jaloux d’avance, les formes archaïques de 1614.
Taine les a ensevelis dans une même phrase funéraire que les provinces et les « corporations d'art, de profession ou de métier ». Je suppose qu'au fond du cœur il ne les regrettait pas beau-