La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

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de l'impôt. Mais. il terminait sur cette menace: « Si, par une fatalité loin de ma pensée, vous m'abandonniez dans une si bellé entreprise, je ferai seul le bien de mes peuples ; seul, je me considérerai comme leur véritable représentant. »

Fermons la parenthèse. Ou bien imaginons que Taïne a dit vrai. Le roi et les privilégiés voulaient ou étaient prêts à accepter les deux réformes dont il écrit : « C'était assez, car par là tous les besoins réels étaient satisfaits... »

Je l'admire ! Du haut de son petit système à lui, il est content pour la France d'alors, sans se demander si cette France, dans ses Cahiers et par les votes de ses représentants, n'avait pas témoigné qu’elle voulait davantage. Or, ce qui importe, ce n’est pas de savoir comment Taine ou un autre historien se représente «les besoins » du royaume en 1789 ; c’est de savoir quels étaient ces besoins et les vœux de la grande majorité des Français. Et nul doute n’est possible, C'était que l’arbitraire royal et ministériel fût supprimé, en matière de finances et en toute matière ! que les États généraux fussent véritablement ce que nous appelons, nous, une Chambre ! que non seulement les impôts fussent consentis par eux, mais que le pouvoir législatif leur appartint, ou fût, au moins, partagé entre eux et le roi ! Et c'était qu'ils fissent d’abord une Constitution! Le besoin d’une Constitution était le premier besoin de cette France: les Cahiers le prouvent et le fameux Serment du Jeu de Paume.