La Serbie

Samedi 18 Mai 1918 — No 20

LA SERBIE

Les souffrances des Serbes

L'organe croate les «Primorské Noviné», de Fiume, du 4 mai, donnent un récit épouvantable de la misère-qui règne en Serbie. Ses renseignements ont été puisés dans les milieux bien informés. Il faut se rappeler que ce récit est publié par un journal paraissant en Autriche-Hongrie, et que l'auteur de l’article a vu probablement sur place toutes ces infamies commises par les Bulgares. Nous reproduisons l’article en quéstion sans aucun commentaire ; il parle clairement de lui-mème.

Le peuple serbe de Vieille-Serbie (que les Bulgares appellent Macédoine) et de la Serbie orientale quie le sort contraire a soumis aujourd'hui aux Bulgares, vit les moments des plus critiques. Jamais personne avant la guerre, même avec l'inra-

gination la plus vive, n'aurait pu imaginer les souffrances auxquelles est'actuellement

en proie la population serbe de ces ré gions. Le peuple serbe de là-bas souffre imcommensurablement et ses douleurs sont d'autant plus grandes qu’elles proviennent d'un peuple que la Serbie el le monde serbe entier avaient soutenu et fraternellement aidé pendant qu'il était encore sous le joug ture: ces douleurs sont doublées parce ce qu'un peuple slave martyrise un autre peuple slave, et elles deviennent infinies quand on pense que c’est le peuple traître à la cause slave qui inflige des traitements pareils au peuple resté fidèle à cette cause. Les douleurs de ce dernier sont les nôtres .et elles sont d'autant plus pénibles pour nous ;que nous nous voyons impuissants à lui venir en aide.

‘Fout notre espoir est uniquement en nos frères croates. Si notre fraternité n'est pas une simple phrase sentimientale — el nous croyons que ce m'est pas le cas, Car notre communauté de sang nous le dit — nous sommes sûrs que nous ne irapperons pas en vain à leur porte. Même lorsque nous vivons en pleine concorde, nous ne sommes pas aussi forts que le sont en pareil cas les nombreux autres peuples heureux ; combien devons-nous donc perdre ten restant mous et indifférents el en nous désintéressant du sort les uns des autres; “il est certain qu'un tiers nous avalerait dans ce cas. Chaque revers des Serbes n'est qu'une pure perte pour nous Croates, leurs frères, perte qui ne doit pas se faire foujours sentir immédiatement.

Nous faisons appel à la fraternelle presse croate, et pour qu’on ne nous en veuille pas, si nous disons ce que nous réclamons, nous la prions de prendre en protection le monde serbe opprimé de ces régions contre la férocité des Bulgares. Nous prions aussi par son intermédiaire les députés au Reïichsrat et aux Délégations d'y prendre la parole à ce sujet. Les députés ne sont pas liés par l'alliance avec les Bulgares, mais d'autre part ils sont liés par la communauté de sang avec les Serbes. Ce qui reste bien au-dessus de toute alliance : ce sont les considérations d'ordre humanitaire et de droit dans le cadre des traités internationaux, ce sont aussi les considérations réclamées par la civilisation.

Dès les premiers jours de l’occupation de la Vieille-Serbie et de la Serbie orientale par les Bulgares, leur gouvernement militaire a publié une ordonnance sévère d'après laquelle quiconque qui possède des livres en langue serbe doit, sous peine dun châtiment draconien, les remiettre aux autorités bulgares. Les Serbes furent forcés de donner tout ce qu'ils avaient en lan-

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oue serbe, voire même les bibliothèques ous ces livres et bibliothèques furent brûlés sur des places publiques. On est vraiment stupéfait et on se croirait ne pas vivre à l'époque de la civilisation et de Ia culture; on dirait que nous avons reculé de-sept à huit siècles en arrière quand on éduquait les peuples à coups de massues, ou que nous sommes plus en arrière encore, à l'époque où l’on faisait usage à la guerre des mâchoires d'âne et quand on ne faisait point de quartier. Même les Turcs avec le sanguinaire Kara-Moustapha d'il y a quelques siècles ne se rendirent pas coupables de méfaits pareils, Mais ce n’est pas fout. En Serbie personne n'ose se dire Serbe. Les écoles serbes $ fermées et les bulgares s'ouvrent où pétits Serbes sont forcés d'oublier leur langue maternelle et d'apprendre le bulgare, Même les enfants n'osent pas se dire Serbes; ils sont châliés atrocement s'ils montrent le moïndre signe du serbisme. À Tchoupria, par exemple, les enfants avañent copié en cachette les uns des autres la carte géographique du Royaume de Serbie; le barbare maître bulgare chassa toute la classe danis la rue let forçca les enfants d'y rester à genoux. Les noms serbes sont refaits. Personne n'ose porter le nom de ses ancêtres. Le

frère en de-çà de la Morava quand il

écrit à son frère de l’autre côlé qui est sous le régime bulgare, doit, en lui écrirant, refaire son nom ;,si non, la lettre ne lui arrive pas.

Un grand nombre de villages sont complètement incendiés et dévastés. Les habitants en sont en partie exterminés el en partie condamnés, Le reste est déporté ailleurs où il trouvera une mort certaine, car à ces malheureux les Bulgares $Suppriment les conditions les plus élémenmentaires d’une vie hygiénique. Beaucoup d’entre eux ont abandonné leurs foyers préférant errer dans les forêts el lès monlagnes où les Bulgares leur font la chasse comme à tout autre gibier «en les disant «comiladjis»; ils meurent de froid et de faim dans les rochers déserts. Le nombre de victimes serbes est effroyabie!

Un village très riche en Stig, Banovats, qui comptait avant la guerre 500 maisons, n’en a aujourd'hui que deux! Le reste a

été rasé Là où, il n'y a pas longtemps,

les. mères travaillaient joyeusement. dans leurs ménages, en regardant s'amuser leurs enfants, là, aujourd'hui sur les ruines, la chouette vient vers minuil chanter sa triste chanson de mort... FL.

À Pétrovats, par exemple. c'est une chose des plus ordinaires que les gendarmes bulgares organisent tard dans la nuit, dans les prisons, les sanglantes séances dé bastonnade à coups de bâton et de crosses. Certaines nuits, des dizaines d'hommis, de femmes «et de jeunes filles furent sortis de la geôle pour être assommés et abatlus tout près des prisons. Ceux qui restèrent dans la prison et entendaient les cris et Les hurlements se mouraïent d'horreur en attendant que leur tour vint. D’autres, les Bulgares les décapitèrent pour jouera football avec leurs têtes et quand elles se heurtaient, les Bulgares criaient: « Embrassez-vous, Serbes» (en y ajoutant’ une injure intraduisible en français. Réd.).

Les églises serbes et leurs propriélés, ainsi que tous les fonds qui leur apparte-"

naient, furent pris par les popes bulgares. Les prêtres serbes ont été déportés quelque part. Le tiers à peine. est resté vivant, les autres abandonnés À leur sort, furent pendus. Tout cela sera connu plus tard. Toutes les églises serbes ont élé pilléesl et les objets précieux emportés en Bulgarie. La nouveauté la plus récente est celleci: Les Bulgares ont formé partout des commissions spéciales chargées de visiter toutes les maisons des régions occupées et de questionner les habitants sur leur nationalité, s'ils sont Serbes où Bulgares. Ceux qui se déclarent Bulgares doivent signer une déclaration, ce qui devra servir, selon les Bulgares, comme preuve que le

‘peuple de ces régions est bulgare. Parmi

ceux qui ont signé la déclaralion, on chéisit les aptes pour le service militaire, on les habille en uniformes bulgares et ils sont immédiatement envoyés sur le front de Salonique où le père est obligé de combattre contre de fils, le fils contre le père, le

fière contre le frère.

Cependant, de ceux qui s'aventurent à se déclarer Serbes, on en prend bonne note, on leur invente quelque «crime» et ils ne voient plus les doux rayons du soleil, Malheur aux Serbes s'ils se dé-

‘darent Bulgares: ils sont envoyés sur le

front, malheur à eux s'ils persistent à se déclarer Serbes. Si Procruste revenait en ce monde il aurait de quoi être jaloux des Bulgares!

Est-il possible que le cœur de frère croate reste impassible envers C€es procédés des Bulgares? Nous croyons que non, et si nous ne nous trompons, nous espérons que la presse croate élèvera sa voix virile, et cela non pas une fois, pour défendre les Serbes opprimés par les Bulgares. La détresse au Monténégro

: Un Monténégrin nous écrit :

On a tellement parlé el écrit sur la capilulation du Monténégro, capitulation sans pareille dans l'histoire que le monde entier sait qu'elle fut le résultat d'une politique à double jeu, où l'on pourrail mieux dire à centuple jeu, de la dynastie monténégrine. Le malheur de cette petite partie de la grande race serbe est. si immense que seuls les sentiments humanitaires réclameraient qu'on ne les passe pas sous silence.

Le peuple monténégrin qui, comme toutes la race serbe est la vive personnilication de Toppsilion à loute gomination étrangère, était prêt, comme il le ful toujours à sacrifier ses foyers voire même ses familles pour défendre l'honneur

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-dé—ses “armes et pour résister au joug ennemi.

Pour ceux qui connaissent ces Spartiates miodernes él pour qui la capitulation du Monténégro resté toujours um mystère, il suflit de. leur rappeler aujourd'hui que les monlagnes du Monténégro sont pleines de rebelles parmi lesquels se trouve un grand nombre ide femmes et «de Jeunes filles. Ces braves infligent une telle peur au gouvernement autrichien de Céttigné, qu'il se voil obligé d'enlretenir constamment de nombreuses

troupes dans l'intérieur du pays et ‘dent les contingents dépassent de beaucoup ceux avec

lesquells avant la capitulation, l'Autriche couvrait le front austro-monténégrin. On avait cru qu'avec la réédition du général Véchovitch allait se teriminer la guerre de guérilla; cependant le nombre des rebelles augmentait tous Les jours malgré que les autorités austro-hongroises incendiaient leurs foyers ‘el pendaient les membres: de leurs familles. Il a surtout augmenté depuis que les comitadjis serbes sont passés de Serbie au Monténégro pour y dlulter avec leurs frères de là-bas. É

Le chet le plus populaire de ces rebelles est aujourd'hui le capitaine Nicolitch qui se trouvait comme attaché militaire serbe au moment de la capitulation auprès du quartier général

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de l'armée monténégrine. Les Autrichiens wnt essayé à plusieurs reprises de le déterminer à se rendre à leurs autorités, mais à présent que toutes les ‘tentatives ont échoué ils Jui ont lait conraîlre le soi-disant désir du peuple mionténégrin de s'éloigner de leurs montagnes. Nicolitch répondit de la montagne en ces fermes: «C'est précisément parce que Je sais que ma présence est chère à mes frères monténégrins que Je reste ici, autrement ce serait parfaitement égal pour moi de vous combattre ici où en Choumadia (cœur de la Serbie) D'ailleurs ÿl y a tant de choses attachées à ces rochers là: notre langue, notre fraternité, le sang sacré. »

Un autre héros jeune, Vido Diourovitch, étudiant, donnait le plus d’embarras aux Autrichiens avec une compagnie dont il était le chef. Mais malheureusement les Autrichiens réussirent à le tuer juste au moment où il était en train de conduire les pourparlers au sujet de sa reddition. Parmi les conditions qu'il avait posées aux Autrichiens il s'en trouvait une qui demandait

Jautorisation pour les étudiants mionténégrins de

se. rendre en Suisse. Il paraît que des Autrichiens furent sur le point d'y céder s'ils n'avaient pas réussi à se débarrasser de lui en le tuant.

Comme les. ncupes d'occupation, furent, air commencement, composées de Roumains de Transylvame, il est intéressant de rappeler que lorsque les hommes appartenant à ces troupes furent laits prisonniers par les rebelles, ceux-ci me es luèrent Jamais; ils se contentaient de les désarmer et de leur perndre leurs vêtements, puis en chemise et en calecon, on les renvoyait aux Autrichiens.

. Lorsque les Aulrichiens se convainquirent qu'il élait inutile de compter sur la reddition à l'amiable des chefs de bandes el que les gucrillas ne prendraient pas fin si facilement, ils ont commencé par former des troupes spéciales composées d’Albanais qu'ils cmoient plus aptes aux gucrrillas de montagne et qu'ils paient dix couronnes par Jour. Par cette mesure, les Autrichiens. non seulement n'ont obtenu aucun résultat satisfaisant, mais, au contraire, cette mesure n'a lait qu augmenter le nombre des rebelles, car les Albanais, qui pillent et incendient les imaisons en tuant les femmes et les enfants, ont excité encore davantage la population qui souffrait déjà des atrocités austro-magyares.

Il es curieux de savoir que les rebelles des montagnes entretiennent Jeur vie en mangean! une espèce de pain fait avec les o5 transformés en poudre, préparés avec des écorces et des racines de plantes. Pour nous autres qui avons eu la chance d'échapper à cette misère, cela ‘est incompréhensible. Cependant, les témoins oculaires donnent des détails sur l'effet produit par &e pain: d'abord, (on gonfle, puis vient la mwrt lente accompagnée de souffrances inimaginables.

On lrouve, Jouwrnellement, des familles eniières mortes de faim ou de celle nourriture.

On a organisé même .un service spécial: les patrouilles passent chaque matin devant toutes les maisons des villes et frappent à la porte pour woir si la famille qui y habite est encore vivante: d'autres patrouilles croisent Les chemins de la campagne pour enterrer sur place les cadavres qu'on trouve en grande quantité sur les routes et à la compagne. L

L'argent ne sert à rien, ear la nourriture lait complètement défaut. Les familles de fonclionnaires d'Etat monténégrins sont surtout en proie à la misère, car leurs chefs ne veulent à aucun prix accepler une fonction quelconque sous [a domination auirichienne, bien que cela soil le seul moyen d'échapper à la mort, vu que les employés au service des autorités occupantes reçoivent quelque peu de farine.

Le suicide est très répandu et les modes en sont très différents. Le suicide par pendaison, est le plus fréquent ; mais il est de nombreux cas où la mère el le père, dans un moment de désespoir, luent leurs propres enfants pour sc suicider ensuite eux-mêmes. En ‘un mot, partout règnent le deuil et la terreur. |

Le fait qu'un grand nombre de rebelles sont des ‘femmes et des Jeunes filles, nous dit assez clairement combien le régime autrichien au Monténégro occupé doit être insupportable. Ici se pose forcément une question: puisque ect étal de choses n'esl plus un secret pour personne, alors pourquoi Îles milieux officiels monténégrins de Neuilly restent-ils impassibles et gardentils le silence ?

gnement primair maux et a aboli le régime grossier du bakschich. La Serbie, cependant, et c’est là le point essentiel, wa pu réussir à accomplir la réforme agraire. La faute en revient exclusivement à la guerre actuelle. {Les déclarations des ministres serbes, à ce sujet, méritent pleine confiance. Les résultats acquis parlent en leur faveur, aussi bien à une dale récente qu'à l’époque comprise entre 18301840, époque pendant laquelle mne réforme de ce genra fut exécutée dans la Serbie affranchie; de même l’expérience ultérieure faite en vue détendre cette réforme aux nouveaux districts cédés par le Congrès de Berlin ken faveur des Serbes porte également le caractère général de la politique serbe, non seulement démocratique, mais encore démocratique-paysanne. Quoique cette réforme me pût être accomplie très mapidement, la Serbie réussit pourtant dans beaucoup de cas à soulager le sort des paysans sans erre, usant d'une certaine pression sur les gros propriétaires terriens tures (p. 90). »

< On à pu penser que l'Eglise exarchiste défendrait ardemment son indépendance et qu'elle allait commencer une lutte entre l'Eglise imposée et l'Eglise asservie, comme il s’est produit «entre l'Eglise catholiqu'e et l'Eglise protestante, et que cette lutte durerait des siècles... ou, pour le mains, une dizaine d'années.

« Il y eut des cas de menace et de pression sur quelques prêtres exarchistes; il y eut des endroits où ces prêtres furent privés de leur paroisse, mais, en général, et avec uné facilité infinie, l'Eglise exarchiste se rallia à l'Eglise serbe. Certes, les Serbes étendirent sur da

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e et secondaire. Elle à institué des tribu- Macédoine lautorité de l'Eglise serbe autonome; c'est-

à-dire qu’ils subordonnèrent les archevêchés au métropolite de Belgrade, qui {est indépendant au patriarche de Constantinople. Mais cela fut peut-être une des circonstances qui atténuèrent les difficultés de ce passage d'une Egise dans une autre, car, au! fond, les exarchistes détestaient en réalité l'Eglise de Constantinople et non l'Eglise serbe. »

Vedovozov continue plus loin:

« L'archevêché de Skoplje, me.dit un prêtre, comptait 92 prêtres, dont. 45 exarchsites et 47 patriarchistes ; de ces 47 prêtres patriarchistes, 45 étaient Serbes et 2 Grecs. En debors des deux dernüers, qui sont restés dans l'Eglise grecque, presque tous les autres ont opté pour l'Eglise serbe; et 5 où 6 seulement partirent pour la Bulgarie. De tels chiffres m'ont été donnés par. des prêtres habitant de pays, parmi lesquels il ÿ en avait beaucoup qui, auparavant, étaient exarchistes (p: 69). »

Concernant l'école en Macédoine, nous trouvons encore une opinion plus intéressante: .

« Le travail de lécole s'accomplit avec joie et amicalement. En général, les relations entre les instituteurs et les élèves sont bonnes, les heures de classa sont pleines d'activité; les élèves montrent de l'intérêt au cours et se conduisent bien (p. 72). »

« En général, continue Vodovozov, je n'ai rien remarqué qui indique les effets de dénalionalisation des élèves et des habitants par l’école. Je nai remarqué non plus aucun mécontentement parmi les élèves à l'égard des ordres

et des règlements scolaires, ni constaté que les instituteurs et les élèves formaient deux elans ennemis, comm cela arrive fréquemment dans certains endroits de a Russie (je parle de la grande Russie) où il ne peut pas pourtant être question de propagande nationale dans l’école. Je n'ai vu là aucune action de ce genre et je peux affirmer, avec la plus grande certilude, qu'aucune propagande m'avait lieu dans la Macédoine serbe {p. 72) »

« Les parents envoient volontairement leurs enfants en classe où, loin de se révolter céntre leurs maîtres, ceux-ci montrent un grand intérêl aux cours. Les instiluteurs non seulement ne voulaient pas, mais encore n'avaient aucune raison de faire de Ia propagande nationaliste. »

Examinant, sur place, la manière dont la Serbie avaïil résolu la question, ce qu'elle avait mis à la disposition de ses nouveaux sujets el la façon dont elle camptail surmonler les difficultés, Vodovezov en est venu à conclure que la Serbie avait bien rempli sa mission. El bien qu'il ait élé, au début, partisan en théorie de l'autonomie des régions macédoniennes, n’admeltant pas que ces contrées soient rattachées ni à la Serbie, ni à la Bulgarie, il arrive cependant à se réconcilier avec la solution pratique donnée à cette question. Il me se révolle qu’à la pensée qu'on pourrait effectuer un nouveau partage de la Macédoine;ce serait une injustice nouvelle qu'on ne pourrait expliquer, « la Macédoine étant serbisée ». EL quoi qu'il . ait pensé autrefois quil fallait donner l'autonomie à celte contnée, ne se demandant pas si cela étail réalisable, eb (que par conséquent, par la paix de Bucarest, une faute commise, il trouve néanmoins « que la Serbie effaça sa parti-