La Serbie

Une Autriche fédéraliste - une impossibilité ! |

LA SERBIE

. Le « Temps » du 7 août a publié un article de fond sur l'Autriche-Hongrie très remarqué et très applaudi. Des

« Il ne suffit pas, écrit le « Temps », de vivre laure la paix pour être sûr de survivre à la guerre. Le correspondant viennois de la « Gazette de Francfort » s’en rend compte, et il conseille à l'Autriche de se réorganiser dès qu’elle âura remis l’épée au fourreau: « On devra, explique-t-il, procéder à une délibération définitive sur Ja structure de l'Autriche — structure qui a été une des çauses les plus importantes de la guerre. » Ce publiciste allemand fait preuve d’une sincérité méritoire, quand il reconnait ainsi que la guerre est due pour une bonne part à la politique intérieure de l'Autriche. Nous enregistrons volontiers son témoignage. pour l'opposer au mensonge traditionnel, äimpudent et inutile, que le baron Hussarek à réédité le 29 juillet. Parlant devant la Chambre des seigneurs, en ce jour qui était l'anniversaire du premier bombardement de Belgrade. le présidient du conseil autrichien a 6sé dire: « Aucun de ceux qui connaissent les origines du conflit ne doute que la guerre nait été pour notre groupe de puissances, dès le plus lointain début. une guerre défensive! » Quel crédit un ministre peut-il espérer auprès de l'opinion Deal quand äl commence sa carrière par un pareil étalage de mauvaise foi ? Mais c’est en vain que le correspondant de la « Gazette de Francfort » s’eflorce d'être plus sincère. Les réformes qu’il annonce ne convaincront personne. L’Autriche ne peut pasSeréorganiser

« Dans un organe berlinois de gauche, la « Welt am Montag». M. H. de Gerlach écrivait la semaine dernière qu'une nouvelle orientation s'impose en Autriche: « Contrairement aux déclarations de M. von Seidler, continuait l'écrivain berlinois, celte orientation ne saurait être l’orientalion allemande. Avec dix millions d’Allemands seudemient en face de dix-huit millions de nionAllemands, le système allemand ferait de ces dix-huit millions d'habitants les ennemis mortels de TEtat. L’Autriche ne peut subsister que par une orientation autrichienne, c’est-à-dire si chacune die ses huit pations est égale en droits aux autres, — Oz. en d’autres termes, si L'Etat unitaire, qui est désormais impossible, se transforme en un Etat fédéral. » Ces réflexions mexpriment pas seulement. comme lon pourrait le croire ‘en voyant le nom de leur auteur, les idées d’un penseur isolé. On trouve des suggestions analogues dans plusieurs journaux libéraux où socialistes d’outre-Rhin, et peut-être celte littérature inquiète-t-elle parfois certains de nos amis italiens. Peutêtre entrevoient-ils déjà une Autriche fédérale où les Yougoslaves, libres et influents, constitueraient une naïion fidèle aux Habsbourg et hostile à Italie. Mais ce n’est là qu'un vain épouvantail. dangereux seulement en ce qu'il dissimulé le véritable danger. |

L’Autriche ne peut pas devenir un Etat fédéral, parce que Les Ananas d'Autriche ne le veulent pas.

Le gouvernement autrichien ne fait que tomber de plus en plus sous la domination des partis allemands." C’est toujours auprès d'eux qu’il va chercher son équilibre. Ce sont eux seuls qui peuvent, du jour au lendemain. le renverser définitivement. Car les Allemands d'Autriche tiennent l’administration, la presse, la finance; et ils ont pu créer toute une organisation de soviets patriotiques — les « conseils du peuple » — auxquels les « Dernières Nouvelles de Munich! » faisaient allusion quand le baron Hussarek prit le pouvoir. - \

Si insurmontable qu’elle soit, La fésistance des partis allemands n’est d’ailleurs pas le plus puissant des obstacles qui barrent à l'Autriche la route du fédéralisme, Il y a encore la résistance des Magyars. La rivalité de Vienne ét de Budapest se traduit par de singulières turpitudes, si l’on en juge par le scandale qui à éclaté les 18'et 19 juillet à la Diète d’Agram, quand un groupe de dénonciateurs qui travaillaient pour l'Autriche a été démasqué avec l’assentiment du ban de Croatie, représentant du gouvernement hongrois. Enfin êt par-dessus tout. jil y a la résistance de l'Allemagne. Ce ne sont pas seulement des conservateurs prussiens et pangermanistes mais aussi des Allemands du sud et des libéraux qui protestent au nom de lintérêt allemand contre la formation d’une Autriche fédérale. Dans le «Neues Te de Stuttgart, journal progressiste, M. RiChard Babr écrivait le 29 juillet: « IL n'est pas douteux que, le jour où serait Créé un Etat fédéral autrichien, la dernière heure de L'alliance vec l'Allemagne aurait sonné. »

« Certes, l'Allemagne ne se figure plus qu’elle étouffera la nationalité yougoslave, et M. Richard Bahr lui-même conseille : ses compatriotes d'aller voir ce qui Se passe dans les rues de Laybach. Mais le programme allemand ‘ne consiste plus À écraser les nations slaves. Il consiste À les organiser une à une, sous le prétexte de les « délivrer $ et à les fairé entrer

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ainsi dans la troupe des vassaux qui fourniraient des soldats aux Hohenzollern. L'empire allemand qui ne tolèrerait pas une Autriche fédérale $ accommioder ait peutêtre d’une Yougo-Slavie soi-disant indépendante, taillée sur le modèle de la Lithuanie. Mais de tels projets ne pourraient germer que dans la pénombre des solutions indécises, et ils ne supporteront jamais le grand soleil de la liberté.

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D'autre part, un socialiste autrichien, Friedrich Austerlitz, exprime la même opinion dans la revue socialiste « Der Kampf » (fascicule juillet).

Voici ce qu'il dit à ce sujet:

« Les milieux bourgeois allemands euxmêmes devraient être convaincus que lancienne Autriche est devenue impossible. »

EL en proposant le système fédéraliste, l’auteur constate que les Allemands

« …isont bien éloïgnés de cette idée, car ils sont convaincus qu'ils ont plus qu'aucun autre peuple contribué à cette guerre. En outre, et c’est bien naturel, les partis allemands bourgeois de l'Autriche se sont rapprochés passionnément de l'Allemagne. D'ailleurs pourrait-il en être autrement?.…

Vu les services rendus à l'Etat et à la dynastie, les Allemands demandent à être payés. »

Quant aux autres nationalités :

« Elles ne contestent nullemient leur peu de patriotisme, et que la victoire ne les échauffe guère. Alors, lorsqu'on leur reproche de ne pas aimer suffisamment la patrie, elles répondent que lAutrichie ne s’est pas montrée cordiale envers elles, qu’elle les traite en marâtre. Elles ne rougissent nullement d’être qualif‘ées de fraîtres. En effet l'Etat qui réclame la fidélité doit lui-même en témoigner, el cest ce qui manque surtout.

La Situation dans laquelle se trouve la maison des Habsbourg est la suivante: les uns entendent être récompensés pour s'être montrés bons patriotes. Comme mécompense, les Allemands exigent d’être considérés comme le peuple dirigeant; ils sont le seul pivot de lPEtat Cependant, on ne peut leur donner que 'c@ qu'on prendra aux Slaves. | 5

Du moment qu'il en est ainsi, comment gagner les Slaves à ce fédéralisme (allemand), puisque non seulement ils ne reçoivent rien, mais qu'encore on leur prend tout. Ce problème paraît impossible à résoudre. Effectivement il n’admiët pas de solution. »

La Grèce et les bulgarophiles alliés

M. Carapanos, ancien ministre des Affaires Etrangères, interviewé par le « Messager d'Athènes » sur l’offensive pacifiste des Bulgares correspondant À l’action simi-

laire des Allemands, à déclaré que les:

bruits d'une volte-face de la Bulgarie furent confirmés par Micholacopoulos, ministre de l'Agriculture, venu de ‘Londres; où il remplissait une mission spéciale. La Bulgarie emploie ses anciens PECCCUE exerçant le chantage sur les Alliés pour l'obtention de plus gros morceaux sur les territoires de ses vaisins et exploitant l’éternelle illusion phüälobulgare en Angleterre et en Amérique.

M. Carapanos rappelle les conséquences D des illusions balkaniques de Entente dans le passé, et comme elles ébranlèrent la confiance de la Grèce; il dit notamment que ‘ces iroiïs ‘années de guerre montrèrent clairement que la politique astucieuse et brutale de la Bulgarie est l'œuvre d’un militarisme ardent, visant à la destruction pour dominer par la violence. M. Carapanos à exprimé l'espoir que cette fois les puissances sauront apprécier la valeur de celte expérience; il à souligné la nécessité’ pour les petits alliés balkaniques de voir la question élucidée. «Je crois, at-il dit, être linterprète du peuple hellène en demandant qu'on ne lui laisse plus entrevoir la possibliité douloureuse d’un insensé marchandage pour assurer la prédominance d'une race de proie qui lient déjà sous ses griffes 5anglantes les populations grecques, roumaines et serbes. On ne doit pas oublier. que l'armée grecque Ise renforce quotidiennement et qu’elle combat sur le front macédonien pour venger les innombrables victimes des atrocités bulgares et la destruction des communautés grecques en Bulgarie. » M, Carapancs préconise une action diplomatique pour éclairer. l'opinion des Alliés. insuffisamment instruils Sur les droits des Hellènes ét_sur les nÉCeSsités de l'existence de la race hellène et les buts de guerre de la Grèce, inspirés, non far l’égoïsme sacré, mais par les nécessités de son existence et de son indépendance dans la com 1 C M. Carapanos exprime la certitude que le bon droit de la Grèce et sa qualité d’alliée la garantiront contre tout danger.

La -« Hestia »

munauté des nations libérées.

vivement à certains cercles alliés leurs lendances bulgarophiles -et eur propagande en faveur d’une paix avec la Bulgarie aux dépens de la Serbie et de la Grèce. Ils soulignent le caractère loyal de la politique britannique qui est dans les traditions anglaises. et avec lequel de ‘tels projets, rêvés par des gens irresponsables, ne peuvent saccorder.

Le journal « Embros » d’Alhènes, organe très répandu en Grèce et en Orient, écrit l’article suivant que l« Agence de Presse d'Athènes à Berne » nous communique:

« On se révolte de l'audace manifestée par certains bulgarophiles anglais hissant en Angleterre le drapeau de la Bulgarie, contre laquelle leurs glorieux frères se battent sur le front de Macédoine et sous le drapeau de l'empire britannique.

« Au moment où tout les peuples alliés, inébranlables dans leur décision, luttent comme un seul peuple pour assurer une paix durable et victorieuse, le groupe des bulgarophiles incorrigibles tend à rompre la ‘front allié, unique, dont font partie les petits États, alliés des grands. Ils prétendent que détacher la Bulgarie des Centraux servirait les intérêts de lEntente et principalement de l'Angleterre. Heureusement ces honteuses propositions ne frouvent aucun écho dans les milieux responsables alliés et nous sommes persuadés que ceux-ci voient, avec indignation, Se développer de telles conceptions qui affligent les petits alliés, contre lesquels elles se tournent, et portent par l'émotion qu'elles provoquent préjudice à la lutte des Alliés.

« Les fautes alliées au sujet de la politique balkanique sont si connues que ce serait un manque élémentaire de logique de: croire que les Alliés n'ont ‘pas reçu de leçons politiques sages et saines les prévenant de retomber dans les mêmes erreurs. Certes, elle est inoubliable la façon dont les Bulgares se mioquèrent de l'Entente, quand la Bulgarie refusa l'offre des territoires serbes et grecs, offre faïte pour s'assurer l'amitié et l'alliance du roi Ferdinand depuis alé des Centraux.

« Il est impossible d'admettre qu’on mutile les territoires nationaux grecs, roumains et serbes pour assouvir lavidité bulgare et récompenser sa conduite brutale et félonne. IL n’est pas permis d'ignorer combien l’idée des concessions territoriales à la Bulgarie contribua à la crise hiellénique et compliqua les relations de la Grèce aved l'Entente. La Bulgarie ne s@ contente jamais de ce qu'on Jui donne, elle est insatiable. La création d’une grande Bulgarie privilégiée, renversant tout équilibre balkanique, provéquerait les pires haines et soulèverait tous les autres pays contre elle. Les bulgarophiles, heureusement peu nombreux en Angleterre, ‘doivent en être avisés: l’hellénisme, ne foimant qu'un bloc, se soulèverait intransigeant contre une solution hideuse enfantée par les bulgarophiles. La tpaix en Orient ne se fera pas.aux dépens des petits alliés et au bénéfice d'une brutale et félonne Bulgarie. La paix sera assurée par la réalisation des idéaux alliés en Orient, par les idéaux satisfaisant {ous les vœux légitimies nationaux pour lesquels la lutte est engagée et pour lesquels la Grèce est décidée à lutter jusqu'au bout à côté des Alliés.

« La paix sera consolidée quand le loup bulgare se trouvera dans l'impossibilité de porter atteinte à ses voisins el de leur nuire. » |

Le même journal « Embros » écrit enCore : ‘ è

« Les bulgarophiles anglais eurent Le courage d'excuser les destructions de Anchialos et de Stenimachios par les Bulgares comme étant des représailles de l'incident de Zagorilsani; maïs nous nous demandons quels crimes ont été commis par les Grecs durant la guerre de 1913 contre les Bulgares, pour provoquer les cruautés commises par les Bulgares en Thrace et en Macédoine orientale? Les Bulgares bat{aient en retraite, massacrant les popuilations hiellènes innocentes, sans défense, incendiant tout sur leur passage. Pourquoi les Bulgares incendiairent-ils Doxato et Serres et tuèrent-ils à coups de baïonnelte le Métrapolite grec de Melenico à Demir-Hissar®? Qui pourrait donner un tab'eau des cruautés, des viols, des massacres, des crimes commis par les Bulgares sur les enfants, femmes et vieillards en 1913? Ces crimes ne furent pas commis par des bandes, mais bien par l’armée régulière bulgare. C'est donc à un tel peuple que les bulgarophiles anglais veulent livrer lhégémonie des Balkans? Tant que le cœur de la Grèce battra dans la poitrine de ses fils, les Bulgares, pas plus que les bulgarophiles incorrigibles, n'auront jamais cette satisfac-

et la « Patris » reprochent | tion. »

No 30

Samedi 17 Août 1918

Un aveu bulgare

Pour se convaincre de la duplicité bul. gare, il suffit de comparer ce que ley journaux bulgares écrivaient il y à une année ou deux, avec ce qu'ils écrivent aujourd’hui. Tout le mionde sait comment la Bulgarie attaqua la Serbie, dans le dos, au moment où notre pays $e défendait désespérément contre les armées austro-allemandes réunies, commandées par le fameux Mackensen et pourvues d'une formidable artillerie. Mais cela n'a pas empêché le tsar Ferdinand de dire au peuple bulgare, en appelant aux armes en 1915, que les Serbes avaient attaqué et envahi la Bulgarie. En 1916, en célé. brant l’anniversaire de l'entrée de la Bulgarie en guerre, le roi Ferdinand a lancé un manifeste, où l'on répétait le même miensonge: « Bulgares, disait le roi Ferdinand à ses sujets, aujourd’hui la Bulgarie, avec l’aide des troupes alliées, est parvenue à repousser l’agression de la Serbie contre notre territoire, elle a battu et brisé cette dernière puissance... » Ni

Nous avons souligné en son temps ces tentatives de duper l'opinion publique, tenlatives qui seraïent impossibles dans tout autre pays que la Bulgarie (voir « La Serbie » du 10 septembre 1916). Or, nous trouvons maintenant dans l'organe de M Guéchoff, le « Mir », du 8 juillet, un aveu formel des mensonges précédents.

En parlant de la Dobroudja, M Guéchoff a fait la constatation suivante:

« Nos alliés ne devraïent pas oublier que si.nous nous sommes mêlés à cette guerre, ce n’est point pour Sauvegarder notre existence, mais pour réaliser nos idéals nationaux — pour réparer l’injustice commise d'une laçon ou dune autre en d’autres temps! que nous mavons rien réclamé, mais sont au contraire les deux groupes de belligérants qui nous ont proposé des compensations importantes; que personne nenousmenagçaitetquepersonne ne nous forçait à la lutte.»

Il est utile d’enregistrer ce document nouveau de la duplicité bulgare.

Brochures balkaniques'

Nous lisons dans « La Suisse libérale» du 8 aoûl :

ll en paraît tant qu'elles finissent par lasser. Cependant, celles de Mile C. Sturzenegger méritent qu'on s'y arrête. Ce sont des témoignages recueillis par un observateur vibrant et rédigés par lun, écrivain, He race. Certaines pages partent de la même veine que les « Carnets d'une Infirmière f de Mlle Noëlle Roger. Et cela n'est pas pour nous surprendre, puisque Mlle Sturzencgger n'a pas visité la #S Die comme Journaliste, mais bien en sœur de charité. Hélas! depuis quatre ans nous sommes aux horreurs, et notre compassion, trop sollicitée par Ta guerre de France, {end à s'émousser quand oh lui parle da catastrophes plus lointaines. Nous pressentons bien que le martyre Serbe restera l'épisode le plus noir du grand drame contemporain, mais nous oublions volontiers l'amoncellement de douleurs el de ruines que ce record représente. Mlle Sturzenegger a véeu en Serbie en 1912, 1914 et 1915, pendant trois guerres, dont l'une au moins _ celle de 1914 contre les Autrichiens — fut un miracle d'énergie heureuse, Un an plus tard, les fruits de cette magnifique défensive étaient anéanjis. Sous Ja triple pression allemande, ausho-hongroise et bulgare, le petit royaume, progressivement étculfé, entre en agomie. « Jours sombres, écrit Mlle Sturzenegger. Jours impla-

cables, tels qu'une imagination hantée par la .

Némésis n'en saurait concevoir de plus affreux. Et le pire, c'est qu'on me découvre pas fa faute qui a précipité les Serbes à l'abîme. Vrai ment ce peuple est innocent. Tous ceux qui l'ont approché, connu, l'ont aimé. Ses ennemis le traitent de barbare. Il n'est que farouche, parce que toujours menacé. Mais lorsque 50n âme se défend, loutes les verlus paciliques y fleurissent. La poésie nationale serbe est parmi les plus hautes et les plus riches. Elle avait intéressé Goœthe avant de séduire Spitteler, deux tuges dont on ne contestera pas l'impartialité. Pourquoi faut-il que la plus écrasante défaite

pèse Justement sur ce pays? C'est la uestion. qui nous étreint à la lecture des récits de Mlle Sturzenegger. D'autre part, on constate avec in-

quiétude que les belligérants des deux camps gardent le silence sur le problème de la -reconstitution serbe. Sans doute, le cas de Ja Serbie m'est pas exactement comparable à celui de la Belgique, et l'on, peut désirer que la re-

vanche de [a neutralité violéa passe avant la F5

lauration, du petit royaume balkanique. Tout de même, la première appelle la seconde el C® serait la faillite de toute justice internationale, la mort dans l'œuf de la Société des Nations, # les Serbes ne recevant pas, au règlement de la paix, le pre de leurs souffrances.

Ce jour-là, il faudra que les ambitions de l'Autriche, de la Bulgarie et de l'Italio s'effacenl devant le respect dû à une race qui n6 veuf pas mourir, et qui, plus qu'aucune autre, est digne de vivre, si le droit à la vie se me@œurt à l'esprit de sacrifice.

Par son courage. à défendre ces idées répa” ratrices, Mlle Sturzenegger est au premier Ta! des serviteurs de l'humanité. Sa plume, nature lement éloquente, acquiert un sureroît de Pré tige puisqu'une main la tient qui, d'abord, ses penchée secourable sur les misères décrites:

B. M

(1) Par Mlle C. Slurzenegger: «Serbien im europiüischen Kriegde 1914-1915; « Serbiens Dunkle Tage 1915-1916 ;» « Licht in die, Wire” des Balkans 1917.» Zurich, Orell Ftüissli, éditeurs. Les mêmes en français.

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