La Serbie

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main brutale, de faire cnier de douleur tout ce qui est serbe, On savait que celte douleur se traduirait en manifestations de colère et de désespoir, On comptait qu’elle se porterait à des extrémités dont il serait facile de faire des griefs... ».

N'est-il pas frappant que M. Gauvain ait pressent, il y a dix ans, que cettq annexion fournirait aux Empires Centraux ke prétexte direct de la guerre actuelle”? Pourquoi cette annexion na-t-elle pas été pour toute l'Europe un avertissement des terribles événements qui se préparaient”? Elle fut pour tous Les Yougoslaves Le signal du réveil national pour lequel, suivant le mt de Renan « les douleurs valent mieux que les friomphes... ». Elle rapprocha les deux dynasties de Serbie et du Monténégro déjà liées par la race et la parenté et kes dressa unies contre l'ennemi commun, C’est ainsi que le Montténégro résista à l'appât d'avantages financiers que lui tendait l'Autriche pour l’attirer à elle, « Le Prince Nicolas, écrit M. Gauvain, ne semble pas le moins du monde disposé à se laisser faire, Il goûte. médiocrement la servitude dorée, Depuis des siècles, dans leurs montagnes abruptes, les Monténégrins luttent pour leur indépendance avec une énergie à l'épreuve de tous les malheurs. La civitisation ne les a pas encore tellement amollis qu’on puisse les atteler sans résistance au char fleuri du baron d’Aehrenthal, Le Monténégro, bravant l'article 29 du Traité de Berlin qui lui interdisait de naviguer sur l’'Adriatique, enfreint cette défense et, d'accord avec la Serbie, demande que lannexion de la Bosnie-Herzégovine soit portée devant le Tribunal -International. devant la Conférence des Grandes Puissances, L'Autriche se dérobe el le pañti militariste réclame de mandat de l'Europe pour occuper provisoirement la Serbie, La situation s'aggrave et ce n’est guère qu'à l'esprit diplomatique de feu Milovanovitch. ministre des Affaires Etrangères de Serbie, ét à la sage résignation de tous les Serbes que la paix est sauvegardée ».

En 1908 nous avons demandé la! libération de la Bosnie-Herzégovine; en 1908, notre idéal est l'union et la tibération de ious les Serbo-Croates et Slovènes en un Elat indépendant et fédératif. IL y a dix ansnous, Serbes, étions seuls dans La lutle contre les Empires Centraux; mais nous pous sentions forts, car nous étions ‘unis. Aujourd'hui, nous avons pour nous toutes les sympathies, l’aide matérielle: de ‘tous les Alliés, de tout le monde civilisé, mais. hélas! nous sommes si dispersés, si désunis! Pourquoi la sagesse de nos hommes d'Etat ne les amènet-elle pas À renoncer à la politique de partis, qui trouble l'&pinion nationale?

: Souhaitons que le retour de celte date douloureuse de l'annexion de la Büs-1 nie et de l'Herzégovine sapaise. [es querelles de personnes et amène accord d'autrefois.

Souhaitons aussi que l'opinion européenne fasse plus de cas des articles et des livres de M. Auguste Gauvain que jusqu'à présent. Cet écrivain distingué connaît la question yougoslave comme un Yousoslave, les œuestions d'Orient comme un Oriental, Nul mieux que lui n'a su découvrir les manœuvres des Empires Centraux, Nul, plus qui lui, n’a pris la défense des peuples qu'ils appriment. Ses articles d’information sont de véritables documents que la justesse de ses appréciations doit imposer à l'esprit le plus prévenu.

K. MARITCH.

FEUILLETON

m2

LA

L'autre danger

Les vicloires récentes remporlées Sur le frant de Salonique ont mis en joie ke cœur de Laus les Serbes,

C’est un sentiment de légitime ‘rgueil que nous éprouvons en songeant à nos héros. morts et vivants qui, luttant va'llamment pour leur patrie combattirent en même temps pour les plus nobl:5 buls de l'humanité: La justice et la liberté.

Battus sur le front et obligés de capituler, nos ennemis mirent bas Les armes, Lis rendirent leurs sabres, leurs canons et leurs fusils, mais pas. leurs couteaux. Car ils ne désarmeront jamais out à faït. D’autres- armes leur restent plus puissantes! ct plus dangereuses que celits qu'on vient de leur ôter.

Nous connaissons trop bien nos adversaires bulgares pour ne pas ignorer que c'est par ruse qu'ils essaieront ‘mainle+ nant de nous vaincre.

de l'Entente; aujourd’hui ils se diront tous ses amis. Ce sera à qui prouvera le mieux san altachement pour lAngleterre, son amour pour la France, son admira'ion pour lus Etats-Unis.

C'est pour mettre le monde en garde contre cette nouvelle offensive que nos ennemis préparent en silence, que nous avons pris la plume aujourd'hui. Les émissaires bulgares ne tarderont pas 11 branche d'olivier à FH main à se rendre dans les pays ententistes et neutres pour y parler de l'Humanité, de la Saciété des Nations. de la Confédération balkanique. Une fois acquis Le droit de parler, ils en useront largement. Ne nous lassons jamais de répéler à nos amis qu'il faut qu'ils se méfient des paroles en apparence inof-

fensives. des faux apôtres. Ne nous jas-

sans jamais de montrer à nos amis le spectacle de nos pays ravagés, de nos terres fumant encore du sang de nos marlyrs victimes de ces mêmes Bulgares «amis de la paix et de l'humanité. » Les héros serbes de la première guerre balkanique, de cette lutte sacrée menée encommun (contre l’oppresseur ture ceux qui devant Andrinople ont: donné lur vie pour agrandir la Bulgarie, ont dû tressaillir dans leurs tombes des atrocités et des “horreurs commises par les Bulgares trois ans plus tard — sur nos frères et nos enfants dans les pays envahis. Nous devons À nos morts de ne pas oublier Les crimes commis par. l'ennemi séculaire de notre

peuple durant la dernière guerre. Disons!

bien que ce n’est pas par hasard que naus employons ce terme lorsqu'il &5'agic des Bulgares. C'est là un fait bien établi une vérité historique qui n’a même pas échappé aux étrangers qui ‘ont étudié notre histoire. Les Bulgares nous ayant attaqué au cours des siècles rien moins que dix-sept fois, ont bien mérité le titre que nous venons de leur donner (4).

Nous devons par conséquent exiger outre les réparations des dommagelk, la restitution des territotres habités par nos frères dé race. L’excès de générosité que nous avons montré jusqu'ici envers les Bulgares a dorjours 66 considéré par ceux ci comme un signe de faiblesse. Il leur avaït servi comme stimulant pour commettre les trahisons et les crimes les plus atroces.

1 Ce dernier fait est particulièrement souligné dans l'œuvre remarquable d'une Suissesse, C. Sturzenegger : Licht in die Wirren des Balkans (Zürich, 1917).

à

politique de notre noble ambition —

Res D

SEREI

Hier encore, ils élaïent tous sans exception les ennemis -

La Serbie ne se contenta pas de devenir le Piémont nation. Elle tâcha aussi — c'était une d'en devenir le Piémont intellectuel.

sûrs que ces méfaits ne seront jamais punis,

C'est pourquoi il faudrañt s'assurer à l'avenir des garanties matérielles contre l'agression future de la Bulgarie.

vant la dernière offensive, Les Bulgares essayèrent de se rap ler de nos alliés en réclamant de ces derniers des compensations aux dépens des Grecs, Les Alliés refusèrent et firent bien, Les Bulgares n'ont rien à chercher, ni du côté grec, ni du côté serbe, Tribu turque, leurs aspirations ne doivent être que de ce côté-là. Plus aptes au progrès que leurs frères de Trace les Turcs, les Bulgares pourraient aspirer aux terriloires de ces derniers, qui, inCapables d'évoluer, doivent disparaître des Balkans. Les éléments tures sont d'ailleurs les seuls que les Bulgares puissent assimiler facilement, La preuve en est La Roumélie orientale, Les Bulgares rendront par là un service à l'humanité et à la civilisation. Il deur faut donc renoncer à leurs aspirations illégitimes sur les terres serbes et grecques et diriger leurs regards ailleurs. De cette façon, ils prouveront qu'ils sont vraimient décidés à devenir un ÉLEment d'ordre et de paix dans les Balkans.

M D. M.

L'Autriche-Hongrie — un Empire inexistant

M. George Herron vient d'exprimer dans "une interview accordée au correspondant de l'« Epora » numéro du ler octobre)} quelques idées qu'il faudrait retenir. Ce n'est pas la première fois que M. Herron par une intervention heureuse et bien insprée, attire l'attention du monde politique sur certaines vérités simples et élémentaires qui échappent aux diplomates professionnels. Or, en présence de la répétition presque mathématique des offensives pacifistes die l'ennemi, toutes tendant à sauver les Empires cenlraux des sanctions ct dés réparations sans lesquelles il m'y-a pas de victoire, les paroles tran@ie; ct énergiqueés d'un esprit aussi éclairé qu'ét M. Herron, sont doublement utiles. M. Herron vient d'exprimer Le premier de ces mots décusits, logiques, pleins de justesse et de bon sens: L'Autriche-Hongrie m'existe plusl

« En, ve qui concerne l'Autriche, déclare M. Herron, il n'y a qu'un seul point de vue que l'Amérique, l'Htalie, l'Angleterre et la France doivent adopter, vis-à-vis de toutes ses propositions de paix, et c'est le point de vue suivant: L'Emipire austro-hongrois n'existe plus. Nos gouvernements «ont déjà divisé cet empire diplomatiquement et théoriquement. Nous avons reconnu la nation tchécoslovaque; nous avons déclaré quels sont nos projets concernant les Yougo-Slaves, nous avons décidé de restituer à l'Italie ses terres irrédentes, de réunir la Tran-

_sylvanie à la Roumanie; par conséquent mous

avons déjà attribué les possessions des Habsbourg à ceux auxquels elles appartiennent. D'après les actes diplomatiques que nous avons signés et pnor clamés, l'Autriche-Hongrie n'existe plus et comment pourrions-nous traiter aveè quelque chose qui est inexistant? Nos gouvernements peuvent prendre en considération ‘uniquement des proposilions autrichiennes qui ont trait À leurs déclaralions antérieures. Sans parkr de l'action diplomatique, il est entendu que la question de l'empire des Habsbourg a trouvé déjà sa solution. Dans le cas d'une victoire germanique l'AutricheHongrie aurait été absorbée par l'Allemagne, dans le cas de la victoire alliée, ül est certain qu'elle sera désagrégée ct démembrée dans des Etats nationaux indépendants. Et cette victoire alliéd qui peut en douter aujourd'hui? IL faut seuler ment que nous continuions notre chemin. Nous cesserons la guerre avec l'Allemagne à cette seule condition: la capitulation inconditionnelle. Quant à l'Autriche avec elle, nous ne discuterons même pas: la paix sera conclue avec les Etats respeclifs dent l'empire autrichien, est composé et que vous allons délivrer du joug des Habsbourg. »

* {

leures.

Lundi 14 Octobre 1918. —. N° 38

Sir V. Chiroll et la Bulgarie

Sir Valentine Chiroll donne dans le « Times » du 30 septembre la caractéristique suivante du roi Ferdinand:

« Il réunissait Les qualités et 165 vices du pire type des condottiteri italiens du Moyen Age, sans posséder cependant ke courage personnel dont ils se dislinguaient généralement. Son premier souêi dans les années qui suivirent 50n ascension au trône, fut de faire assassiner Stambouloff, l’homme fort à qui principalement il devait sa couronne, Incapable d’inspirer le respect ou l'affection, il s’est appliqué, avec une ingéniosité diabolique; à débaucher et à corrompre le petit groupe gouvernemental, afin de pouvoir étendre sur eux son influence néfaste, Lorsque je le vis la dernière fois en Bulgarie, en été 1915, quelques semaines seulement avant

qu'il eut jeté son masque et vendu ‘la.

Bulgarie aux Empires Centraux, il r'était entouré de gens ayant un passé plus que suspect et qui, de peur d'être livrés à la justice, étaient prêts à lui obéir et à jouer Le rôle d'agents serviles de la Kultur germanique. L'histoire dira du roi Ferdinand qu'en prostituant ses habiletés incontestées pour des buts des plus avilissants, il a joué froidement, non seulément avec le sang et la fortune, mais aussi avec l’âme même d'un peuple qui ‘avait mérité d’un meilleur sort, »

Tout en respectant l'opinion de l'honorable Sir V. Chiroll, nous rappelons que ses jugements sur le peuple bulgare ne sont pas en accord avec des faits établis qui jettent une lumière bien différente sur les exploits et les mérites des Bulgares, Le peuple qui à docilement suivi son Cobourg pendant trente ans, le vaut certainement. C’est une vérité dant il ne Serait pas superflu de tirer tous tes enseignements nécessaires, | Li

En

Un devoir de l'Italie

Le communiqué officiel de l'armée d'Orient du 6 sctobre dit que les forces autrichiennes venues du front italien et battues dans La journée du 5 oc-

tobre vers Vranja se replient sur Niche.

Le calme sur le front itaiien permet done aux Autrichiens de jeter leurs troupes contre la Serbie: ce qui ralentit naturellement la marche des Alliés vers les points 1és plus vulnérables dela monarchie des Habsbourg, L'Italie ne devrait pas commettre la faute de 1915, et les armées italiennes sur le Piave: auraient tout intérêt à secourir efficacement les divisions italiénnes qui combattent en Macédoine et en Albanie. Ïl ne dépend que de l'Italie d'entreprendre

: l'offensive, comme l'a établi un commu-

niqué du gouvernement français publié le 7 wctobre et qui dit ceci:

Certains passages du récent discours de M. Orlando pourraient faire croire que le président du Conseil italien a dit ou fait entendre à la Chambre que si le front italien n'avait pas prononcé d’offensive depuis la bataille de le Piave, c’est que le maréchal Foch ne le lui avait pas demandé.

Cette interprétation est manifestement fausse, car elle serait le contraire de la vérité.

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— M Je général (en retraite Michel Giveovitch nous informe que, contrairement au bruit répandu à l'étranger et qui a trouvé l'écho dans un journal, sa demande de retraite a été motivée uniquement par des raisons de santé, Toute autre affirmation à ce propos est inexacte.

le pays.Les écoles grandirent en nombre et en lorganisa= tion, On créa la Faculté de droit, et iles cours eurent un succès splendide et n créa aussi une société isavante.

exercèrent une influence des meilOn créa le

LA SERBIE

Conférence faite à la Sorbonne par P. Popovié (Suite.)

Et bien que les grands desseins du prince Michel fussent abandonnés immédiatement après sa mort; que la Serbie se trouvât, après le traité de Berlin, dans une} situation internationale très mauvaise el qui devint pire après la malheuse guerre serbo-bulgare de 1885; et qu'à cette époque les conditions intérieures de la Serbie fussent très pénibles — le peuple de la Serbie n'oublia point le grand testament politique du sage prince. Depuis 1885, il prit intérêt à suivre les événements autour de lui: en Macédoine d’abord, puis au Monténégro, ensuite à la Bosnie, à la Dalmatie, à la Croatie, et s'intéressa même pour les Slovènes. L'intérêt allait grandissant, et avèc l'avènement du roi Pierre, le sentiment d'unité yougoslave en Serbie devint manifeste et général. De l’autre côté les idées unionistes des Serbes et des Croates hors du noyaume mûrissaient et prenaient pied, Le femps faisail sa besogne et l'absurde politique des faux dé d Achrenthal, de procès de Zagreb, de porcès de Friedjung et d’autres ignominies pareilles — facilita cette besogne. Enfin le Concordat vint — le Concordat de la Serbie avec le Vatican — "et le dernier obstacle du rapprochenvent serbo-croate fut écarté. Les Slovènes, ces Benjamins de notré race, eurent aussi pendant ce temps le réveil’ de leur conscience nationale, et firent adhésion à l'unité yougoslave, Ainsi, pour les Croates æet les Slovènes, de même que pour les Serbes hors du royaume, la Serbie devint de nouveau le Piémont vougoslave.

Son développement intell sctuel alla, en effet, parallèlement à son développement politique.

A l’époque de Karageorges, certes, le niveau intellectuel ne fut pas haut; bien au contraire! Et ‘quoique le plus grand littérateur serbe de cette époque, le vieux Dossithée )bradovie, vint en Serbie pour y passer ses derniers jours, vénéré à Belgrade comme Voltaire l'était à Ferney, et pour y écrire son dernier et peut-être son meilleur ouvrage; et quoique — ichose curieuse! — an milieu ‘de ces paysans insurgés el profondément illettrés, il traduisait des pages entières du chapitre De l’homme des Caractères de‘Labruyère __ Ja Serbie d'alors n'avait pas iême une ‘dizaine d'écoles en tout, et ce n'est que chaque mällième ‘d'habitant qui sut lire et écrire, avec peine. Mais — let c'est ce même Obradovic qui Y contribua: le plus — on commença à fonder des écoles. Ce travail, cependant, fu détruit par la nouvelle invasion lurque.

Sous le règne du prince Milos on posa {les premiers fondements du système scolaire régulier et de certaines institutions littéraires el scientifiques. On fonda des écolesl rimaires. On créa le premier lycée, la première imprimerie, une sorte de théâtre, un almanach littéraire, un journal quotidien, le séminaire théologique, et enfin une sorte de Faculté des lettres et des sciences, iconnue ous! le nom de Lycée. Les lettres y eurent un fpelit foyer, et des liltérateurs commencèrent à y affluer de diverses parts des provinces Serbes. La Serbie en produisait aussi, et Vuk Karadijic, le premier en date des littérateurs de ta Serbie, devint du. coup: le premier littérateur 1de notre nation entière «et Ful le créateur de la littérature Iserbocroate. !: ar: ; : LE ; - Durant les vingt et un ans après Île tégne de Milos, on fit tout pour organiser et répandre l'instruction dans

Musée National. Les représentations théâtrales prirent un cours plus large, et Les lettres aussi iprirent un grand essor. }

“A cette époque un grand changemient se produisit, Jusque là toute instruction venait en Serbie de la part des Serbes d'Autriche. Ge sont eux qui étaient Les (professeurs, les littérateurs, les législateurs, tout. Ce sont eux qui élaient les médiateurs entre le jeune état et la civilisation wccidentale. Du contact direct avec l’occident, la Serbie n'en avait point. Maïs dès 1839, les jeunes gens de \da Serbie commencèrent à s’en aller à l'étranger, à y suivre les cours universitaires. C’est surtout en France qu’ils allèrent, depuis 1848, où l'esprit de liberté et'la rénommée d’une haute civilisation les attira. Les premiers étudiants furent bientôt suivis par les autres, L’enthousiasme pour la France et l'Occident devenait de plus en plus grand. Et, depuis ce Lemps, jusqu'à nos jours, c'est une interminable série des jeunes gens et des générations entières qui se succédèrent l’une à l'autre, pour puiser l'esprit français à la source; et qui retournèrent — l’une meilleure que l’autre — à lransplanter cet esprit en leur sol natal, et à en répandre l'influence féconde. C’est de ce moment que commença le grand mouvement intellectuel en Serbie. Ce. n’est point un compliment de politesse que je fais ici à la nation française. C’est un fait que je constate et le résultat d'une série d’études sur la Serbie {moderne entreprises par nos hommes d'études, et si vous me per” mettez d'ajouter, par moi-même. À

La restauration des Obrenovic profita surtout de Ce changement. Le règne du prince Michel, si fécond er tout progrès, vit éclore un système moderne de l’enseigner ment. La Grande Ecole qui remplaçga Tancien Lycée devint — grâce aux travaux de Danicie, Pancic et autres