Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

SÉBASTOPOL 55

éclatèrent tout à coup à l'hôpital de Varna ; on apprenait en même temps l'apparition du fléau dans les autres villes de la côte. Le mouvement et le changement d'air pouvaient encore y faire échapper l’armée ; le maréchal se décida alors à la porter en avant.

Le 21 juillet, l'infanterie de la 1” division prit la route de la Dobrutscha, pour faire une démonstration sur le flanc gauche des Russes et dégager Silistrie. Si ce résultat fut obtenu, ce fut plutôt grâce à la vigoureuse résistance des assiégés, et aux menaces du choléra, que par les opérations de notre malheureuse division : le 31 juillet, le général Canrobert, rejoignantses troupes à Kustendjé, les trouvait frappées, déjà décimées par le fléau, et luttant contre lui avec acharnement, mais sans espoir. La retraite commença alors, retraite désastreuse, car chaque halte laissait sur la route des morts et des mourants; elle dura vingt jours. Depuis son départ de Varna, le seul 27° Régiment de Ligne avait perdu 9 officiers et 357 sous-officiers, caporaux et soldats, sans avoir tiré un coup de fusil!

À ce moment un plan d'opérations venait enfin d'être arrêté entre les Etats-majors alliés ; c’est en Crimée, et contre Sébastopol, le grand arsenal de la marine russe, que nous allions porter la guerre. Notre division reçut avec joie l’ordre d’embarquer le 1% septembre ; le 27° de Ligne atterrit à Oldfort le 14, et le 20 il voyait enfin devant lui l'ennemi tant désiré : Les 30,000 Russes du prince Menchikoff étaient en face de nous, sur la rive gauche de l’Alma, barrant la route de Sébastopol.

Dans cette journée, qui devait être notre première victoire, notre Régiment, faisant partie, avec le 20° de ligne, de la 2° brigade (Général Vinoy) de la 1” division (Canrobert), après avoir été placé en échelon en seconde ligne pendant la lutte d'artillerie, reçut l’ordre d'appuyer l'attaque de la 1" brigade pour déloger de ses positions le régiment de Moscou. Les sacs furent posés à terre, et