Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

SÉBASTOPOL 51

la moitié du printemps, le Régiment, campé au village de Kadikoï, ne fut occupé, en dehors de son service aux avant-postes, que de la construction des ouvrages de contrevallation et du transport fort pénible des projectiles d'artillerie, du camp de Balaklava à nos tranchées.

Cependant d'importants événements avaient eu lieu à l’intérieur du corps ; au colonel Vergé, promu général, succédait l’énergique colonel Adam, commandant supérieur de Gallipoli (31 janvier); et le A juin, par suite d’un ordre ministériel, notre 3° bataillon étant arrivé de France, le 27° de Ligne fut organisé à 3 bataillons de 6 compagnies. Telle devait être sa formation dans la grande journée qui ajouta à son histoire une gloire de plus.

Du 1% avril au 925 mai, le Régiment n’avait été commandé qu’ « à titre exceptionnel » pour le service de tranchée; mais les pertes devenant de plus en plus sérieuses et le matériel de siège étant enfin au complet et permettant, par suite, d'utiliser, en vue d’un grand effort, un plus grand nombre de travailleurs, on fut obligé d'augmenter la force des troupes de siège proprement dites, et le 6 juillet le 27° commença à concourir à ce service meurtrier (1).

L'artillerie de la défense était formidable par le nombre, autant que par l'adresse de ses canonniers : ses 1400 bouches à feu, placées avec science et constamment mises en état, et les innombrables fourneaux de mine que les ingénieurs russes avaient su disposer en avant de leurs ouvrages, nous infligeaient des pertes de plus en plus cruelles. A partir du 6 juillet, chaque date rappelle pour notre Régiment des morts ou des blessures glorieuses.

(4) Parmi les nombreux traits de courage qui se rapportent à cette période, l’un, qui nous a été rapporté par un officier du 27°, mérite d’être particulièrement signalé. Chaque jour, à la tombée de la nuit, la garde des tranchées détachait en avant quelques sentinelles, qui, rampant sur le glacis au