Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

PIÈCES JUSTIFICATIVES 263

la défense de la Patrie, s’élancer au milieu des camps, braver tous les périls et multiplier à la fois les preuves de ses talens militaires, de son courage et de son dévouement à la cause qu’il défendoit. Placé d’abord dans l’armée des Pyrénées, il y signala sa valeur dans tous les combats qui furent livrés ou soutenus : le poste qui présentoit le plus de danger était toujours celui qu’il préféroit; constamment à l'avant-garde, on le vit dans chaque action donner l'exemple du courage, se précipiter dans les rangs ennemis, et par son ardeur et son intrépidité décider des succès que tout sembloit d’abord devoir rendre incertains.

Après avoir cueilli sa portion de lauriers, dans cette brave armee, il fut employé dans l’intérieur en qualité d’adjudant général de la 20: division militaire, et c’est à cette époque, citoyens, que vous l'avez vu dans vos murs, c’est à cette circonstance que vous devez le bonheur de Pavoir gardé quelque temps au milieu de vous.

Vous connûtes alors les qualités aimables dont il étoit doué, vous vites comment il savoit allier les vertus sociales aux vertus guerrières, et après avoir admiré le héros, il falloit chérir en lui le citoyen. Ami des arts, des muses et des lettres, il leur consacroit tous les momens que n’exigeoit pas ses fonctions, et l’on vit briller dans sa main, avec un égal succès, l'épée de la victoire et la plume d’Anacréon… Mais son âme, brûlante d'amour pour son pays, fut bientôt lasse du repos, il ne pouvoit en goûter tant