Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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que la Patrie compteroit encore des ennemis. Les succès de l’armée d'Italie enflamment son courage, il brûle de partager ses périls, et d’aller combattre sous Les ordres du héros qui la commande ;il presse, il sollicite et obtient enfin cette faveur; c’en est fait, il est déjà loin de nous, et les lauriers des Pyrénées vont se mêler aux lauriers de l'Italie. I ne fut pas longtemps à se faire distinguer par ce grand homme dont les vertus et les exploits commandent l'admiration des peuples et sont l’apanage de la postérité. Bonaparte lui donna bientôt des témoignages éclatans de son estime et de son amitié, et le jeune Duphot se montra dans cette nouvelle armée tel qu'il s’étoit montré dans celle dont il avoit déjà partagé les victoires; il continua de marquer sa carrière par les actes les plus éclatans d’héroïsme et de courage. On l’a vu à la tête d’un corps peu nombreux arrêter pendant plusieurs heures l’armée entière des Autrichiens; une autre fois, il franchit le premier une rivière à la nage, et va combattre les ennemis qui sont au-delà ; à Gênes, il fait triompher la cause du peuple des attaques d’une insolente aristocratie ; enfin partout il se montre en républicain, partout il se montre en héros.

Après avoir ainsi concouru à la défaite des armées ennemies, et secondé cet invincible général qui préparoit à la France une paix aussi glorieuse que durable, le jeune Duphot, heureux de voir enfin sa Patrie libre et triomphante, goûtoit à Rome quelques instants de repos et se délassoit de ses travaux