Le général Maupetit : discours de réception prononcé à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans sa séance publique du 9 juillet 1895
LE GÉNÉRAL MAUPETIT 13 diants et de professeurs, la population n’en avait pas moins un goût vivace pour les spéculations de la pensée, el, sans abjurer son patriotisme, se remit avec plus de confiance el de recueillement à ses travaux intellectuels.
Mais cetle paix factice qui eût trompé l'œil d'un étranger, à quel prix était-elle obtenue ?
Maupetit connaissait ce beau royaume.
Il avait étudié et compris le caractère patriotique, fier, tenace, indomptable de son peuple; son orgueil, son courage, son individualisme, sa haine de l'étranger. Malgré les lecons cruelles de l’histoire quia toujours montré les Anglais comme d'impitoyables (yrans et les Français comme les chevaleresques libérateurs des opprimés, les Casüullans, renversant les rôles, ne voyaient dans les Anglais que de généreux amis, et dans les Français que des oppresseurs, dont il fallait se défaire à tout prix. De là, tant de haies cachées, tant de luttes, qui devenaient guérillas dans la montagne, implacables assassinats dans les villes, au mulieu même de nos soldats.
Esclave de son devoir, Maupelit, tout en ädmirant la force de résistance de ce peuple, s'épuisait en efforts pour conserver à la France le poste d'honneur qui lui était confié, c'est-à-dire, rester Juste et bon, sans jamais amener son drapeau. ; :
Aussi, à l'admiration de tous, voyait-on l'infatigable Gouverneur employer ses nuits à dépouiller sa correspondance, répondre, signer, administrer, et ses jours, à monter à cheval, visiter les postes, inspecter les fortifications, assurer la tranquillité et pousser des excursions dans la campagne pour s'assurer par lui-même qu'il était obét sur tous les points.
Paix armée, aussi terrible que la guerre, qui lui ôtait toul repos et qui devait infailliblement le dévorer, lui que les balles avaient épargné.