Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols
É- sate
de n'avoir pas besoin de recourir à la médiation de la France, Martinez de la Rosa n’en comptait pas moins sur la continuation des bons offices du Cabinet des Tuileries pour disposer la Cour de Rome à entrer sérieusement en conversation et en acommodement avec l'Espagne (1). Aussi, non content de recommander à Latour-Maubourg de prêter son concours le plus actif à ces tractations, Guizot avait-il jugé nécessaire de revenir à nouveau sur ce sujet huit jours plus tard et d'exposer en détail à l'Ambassadeur ses considérations sur l'etat de la question et les arguments qu'il j'invitait à faire valoir au cours de ses entretiens avec.le cardinla La mbruschini.
Paris, 3 .décembre 1844 (2).
«Ce que vous m'avez mandé de votre entretien avec le Cardinal sur l'affaire d'Espagne prouve, comme je l'avais pressenti, que M. Martinez de la Rosa s'était trop avancé en faisant espérer aux Cortes le succès prochain des négociations avec la Cour de Rome.
Il ny en a point encore d’entamées, à vrai dire, et le SaintSiège paraît toujours peu disposé à avancer le moment où elles pourront l'être. Je crois’ M. le Comte, qu'il se fait illusion en ‘pensant pouvoir l’ajourner aussi longtemps qu’il le voudra, dans l’idée que tout gouvernement en Espagne, quel qu'il soit, s’estimera toujours heureux de traiter avec lui. Nous avons la preuve du contraire. Il n’y a pas longtemps encore qu'il se trouvait à la tête du Cabinet espagnol des hommes aussi peu soucieux de réconcilier l'Espagne avec Rome que de se piquer d’'égards et de bienveillance envers l'Eglise de ce Royaume. Mais les choses ont bien changé et nous voyons aujourd’hui des ministres espagnols qui, dans la poursuite de l’œuvre de réforme et de réparation à
(1). Rome, Volume 985, n° 237. Le Département à Latour-Maubourg. Paris, 25 novembre 1844, folio 200.
(2) Rome. Volume 985, n° 239. Le Département à Latour-Maubourg, folio 202-203.