Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols
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l'Espagne. Après avoir écouté avec beaucoup d'attention ce que lui rapportait son Ministre, le Saint-Père a répondu: «Que la chose était grave et qu'il fallait y réfléchir». Réponse évasive qui réserve le bénéfice du temps et que par conséquent il était aisé de prévoir.
Toutefois, elle laisse la porte ouverte à des interrogations futures et je n’ai pas caché à Son Eminence que je m'en prévaudrai pour reprendre plus tard avec lui une question dont j'espère qu’un examen sérieux et la suite des évènements rendraient la solution plus facile. ; FRE
En même temps que je parlais ainsi, arrivait à Rome la nouvelle du rétablissement à Madrid du Tribunal de la Nonciature, et ce nouveau geste donné par le Gouvernement actuel de ses sentiments éclairés ne pourra qu’aider à vaincre les puissants préjugés que nous avons à combattre».
Quelque vague que fut la réponse de Grégoire XVI, elle permettait en effet d’augurer mieux de l'avenir, de penser que peu à peu le Saint-Siège se départirait de sa rigueur à l’égard de l'Espagne et finirait par consentir à un accommodement conforme aux intérêts des deux Gouvernements. Telle était d’ailleurs l'impression qu'avait produite sur Guizot la lecture des deux dépêches de Latour-Maubourg.
«Le langage tenu par le Pape à l’occasion de votre entretien sur l'Espagne avec le cardinal Lambruschini, lui mandait-il de Paris, le 25 mars 1844, a du moins l'avantage d’être moins absolu et moins exclusif que ce que Ministre vous avait dit. On aurait peine à concevoir en effet que le Saint-Siège se liât les mains à lui-même de manière à repousser de propos délibéré toute idée et toute chance d'accommodement avec le Gouvernement espagnol sur les affaires religieuses de la Péninsule,