Le système continental et la Suisse 1803-1813

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nécessairement la consommation en diminuera beaucoup et au grand détriment de l'Angleterre, tandis qu'entre autres la culture du coton qui réussit parfaitement dans les Etats de Naples, se multipliera d’autant plus. D’ailleurs, pour éviter l’influence désastreuse que la trop grande variation des prix des denrées coloniales a sur le change de tous les pays, il est essentiel que ces prix soient fixés autant que possible, et partout les mêmes.

D’après ce principe, Sa Majesté désire et me charge, Monsieur le Landamman, de demander que;la Confédération suisse adopte ce même tarif pour les sucres, les cafés, les cotons d'Amérique, les bois de teinture, et généralement pour toutes les denrées coloniales qui s’employent ou se consomment en certaine quantité dans l’étendue des dix-neuf cantons ; je prie donc votre Excellence de vouloir bien prendre les mesures convenables pour que la Suisse contribue, en ce qui dépend d’elle, à atteindre le but que se propose sa Majesté.

Je vous prie, Monsieur le Landamman, d’agréer l'hommage de ma haute considération.

J’ai l'honneur de vous saluer.

Le chargé d’affaires de France en Suisse,

Rouyer.

Il

Berne, le 5 octobre 1810.

Monsieur le Landamman,

Sa Majesté est informée d’une manière positive que la Suisse est devenue l’entrepôt général des denrées coloniales. Elles y ont reflué de toutes parts depuis qu’on les a prohibées dans d’autres parties de l’Europe; ces marchandises s’accumulent sur les frontières de la France, et l’on emploie toutes les mesures que peut inventer la fraude pour les y introduire. Sa Majesté ne souffrira en aucune manière les infractions qu’on ferait en Suisse au système généralement adopté contre ce commerce; elle prendra même tous les moyens de s’y