Les ècus de cinq francs : esquisse historique et numismatique

LES ÉCUS DE CINQ FRANCS 309

les écus. De nos jours, l’opération serait désastreuse, la mince fraction d'or qu'on retirerait n’équivalant pas de loin à la perte qu'on subirait en convertissant en lingots des écus d'argent ayant encore leur valeur nominale de 5 francs.

Nous allons maintenant passer en revue les écus de 5 francs de l’Union latine en indiquant ceux qui présentent un intérêt historique ou une rareté exceptionnelle. FRANCE. — Les premières pièces de 5 francs frappées en vertu de la loi de l'an III portent le millésime de l’an IV. Elles représentent, d'après un décret du 28 thermidor an III, « Hercule unissant l'Egalité et la Liberté, avec la légende Union et Force. » Ce groupe, élégamment dessiné et symbolisant clairement les principes que la République de 1792 avait tenu à mettre en honneur, est redevenu populaire par l'usage que, moyennant quelques menus changements dans les attributs, on en a fait pendant un an après la Révolution de 1848 et depuis 1871. Le revers porte les mots 5 FRANCS et le millésime, entre une branche d’olivier et une branche de chêne ; sur la tranche, on lit les mots Garantie nationale, en creux.

Ces pièces correspondent, dans l’histoire de France, à toute la période du Directoire et aux deux premières années du Consulat. Lorsque, après le 18 brumaire an VIII, Bonaparte devint premier consul, puis consul pour dix ans, enfin, le 14 thermidor an X, consul à vie, on en revint à la règle introduite, en France, par un édit du roi Henri II du 8 août 1548, et d'après laquelle la monnaie devait toujours porter le buste du souverain. La mâle figure de Bonaparte prit alors sur les monnaies, en vertu d'un arrêté du 18 pluviôse an XI (8 février