Les ècus de cinq francs : esquisse historique et numismatique

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1803), la place du groupe allégorique du graveur Dupré, avec la légende : BONAPARTE, PREMIER CONSUL.

Le 28 floréal an XII (18 mai 1804), le premier des trois consuls de la République était proclamé empereur des Français et rendait, le mois suivant, un décret substituant, pour la légende des monnaies, aux mots Bonaparte, premier consul, ceux de NAPOLÉON EMPEREUR, mais laissant subsister au revers la légende République française, soit par un reste de simplicité républicaine, soit pour ménager certaines susceptibilités aussi peu d'années après la Révolution. Il existe deux coins différents, très beaux l’un et l’autre, de l'an XII et de l'an XIII.

Cette anomalie dans les légendes dura pendant plus de cinq ans. Ce n’est qu'après la série de victoires qui firent de Napoléon I“ l'arbitre de l'Europe, et littéralement le roi des rois, qu'il ne craignit plus de manifester ses tendances monarchiques. Par un décret du 4 août 1807, il consentit à ce que, sur les monnaies, sa tête füt laurée, et, au lendemain de l’entrevue d'Erfurt, qui cimentait son alliance avec la Russie, il ordonna, par un décret du 22 octobre 1808, que, à partir du 1* janvier suivant, la légende EMPIRE FRANÇAIS remplaçât celle de République française. Depuis cette époque, les monnaies ne subirent plus aucun changement, ni jusqu'à l'abdication de 1814, ni pendant les Cent-Jours. Aucun des écus des huit dernières années de l'Empire n’est réellement rare, même celui de 1815. Les seules pièces très recherchées par les collectionneurs sont les pièces qui ont été frappées, sous le Consulat ou l'Empire, dans des villes redevenues étrangères à la Restauration Genève (lettre G), Gênes (CL), Rome (R), Turin (U), Utrecht (un mât et un poisson). A la période du Consu-