Les ècus de cinq francs : esquisse historique et numismatique

LES ÉCUS DE CINQ FRANCS 313

Domard, adopté en 1831, a servi pendant tout le reste du règne. Ces écus présentent, sur la face, la tête du roi ceinte d’une couronne de chène et, au revers, la valeur et le millésime entre deux branches de laurier et d’olivier. Pour toutes les pièces de 1830 et 1831, la lettre monétaire et les différents du directeur et du graveur général figurent aux côtés du millésime, et non pas, suivant l'usage, tout au bas de la pièce.

A ces premières années de la monarchie de Juillet se rattache une autre pièce de 5 fr., qui n’a naturellement jamais eu cours légal, mais qui, pendant un an ou deux, a circulé assez abondamment dans l’ouest du pays, sous les auspices de la branche aînée de la maison de Bourbon. Cette pièce porte le buste du petit-fils du roi Charles X, connu sous les noms de duc de Bordeaux et plus tard de comte de Chambord, avec la légende : HENRI V, ROI DE FRANCE, et, au revers, l'écusson fleurdelisé du temps de Louis XVIII et de Charles X, mais sans lettre monétaire, car elle n’a très problablement pas été frappée en France. Le millésime est 1831 et 1832 ; elle se vend, aujourd’hui encore, une quinzaine de francs. Il y a vingt ans environ, un faussaire habile, qui connaissait bien son code pénal, s'avisa que les écus de Henri V ressemblaient beaucoup à ceux des deux derniers rois de la maison de Bourbon ; que, sinon en France, du moins dans les autres pays de l'Union latine où l’histoire des souverains français était moins connue, on pourrait en écouler facilement, et que, au pis aller, on ne risquait que la peine correctionnelle de l'escroquerie, au lieu des rigoureux châtiments réservés aux contrefacteurs de monnaies ayant ‘cours légal. Il fabriqua donc un nouveau coin, très analogue à ceux de 1831 et 1832, et essaya d'écouler en Suisse de ces faux écus, qui avaient