Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

42 LES COMPLOTS MILITAIRES

On disloqua les divisions et les brigades ; les régiments d’un même corps furent séparés. On éparpilla jusqu'aux bataillons et aux escadrons de certains régiments. Une fois tous les liens brisés, on rendit publique l'ordonnance pour la réorganisation de l’armée (12 août), et l’on procéda au renvoi par détachements de manière à isoler toutes les résistances (1).

Avant même le départ des hommes, on avait commencé de frapper les chefs.

Tel fut l’objet de l'ordonnance du 24 juillet, qui envoyait devant les conseils de guerre compétents, € pour avoir trahi le roi, etc. » : Ney, Labedoyère, les deux Lallemand, Drouet d’Erlon, Lefebvre-Desnouettes, Ameiïlh, Brayer, Gilly, Mouton-Duvernet, Grouchy, Clausel, Delaborde, Bertrand, Drouot, Cambronne, Lavalette, Rovigo ; et qui soumettait à la surveillance de la police, en attendant qu'il fût statué sur leur sort, 39 autres personnes, parmi les-

quelles les généraux Allix, qui avait défendu Sens

(1) Le licenciement s’étendit des bords de la Loire aux garnisons des villes et des places fortes. Il n’y eut de difficultés qu'à Strasbourg, où commandait Rapp. La garnison de Strasbourg (16,000 h.j, à laquelle il était dû 700.000 francs de solde arriérée, refusa de se séparer avant d’avoir été payée. Elle prit pour chef un sergent-major du 7° léger, nommé Dalhousie, consigna ses officiers, occupa avec de l'artillerie les places et les rues, et mit la ville comme en état de siège. La solde payée, tout rentra dans le devoir.