Les fêtes et les chants de la révolution française
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APPENDICE. 299
musique, et considérant que les documents officiels lui assignaient clairement une place, annonçant, l'un (Plan de David) « un chant simple et joyeux », l’autre (Détail des cérémonies), « des chants et des cris d’allégresse ».
En tout cas, il est une interprétation d'un texte très authentique, mais trop concis, que je ne puis admettre. Les lettres de députation des professeurs de l'Institut de musique chargés de diriger les répétitions populaires du 19 prairial disent que ceux-ci avaient pour mission d’'enseigner « l'hymne adopté par le Comité de Salut public le 17 prairial». Les exemplaires gravés qui servirent à ces répétitions (quelques-uns ont été conservés) portent à la fin la mention suivante : « Conforme à l'original envoyé : par le Comité de Salut public à l'Institut national de musique, pour être chanté à la fête du 20 prairial, et envoyé dans les départements. Signé : VENY, secrétaire de l'institut! ». Or le Journal de Paris, annonçant la mise en vente de cette édition dans son numéro du 19, faisait suivre le titre et les noms des auteurs de ces mots: « Choisi le {7 prairial par le Comité de Salut publie, etc. » Et nous sayons d'autre part que, lè 18 prairial à 3 heures du soir, l'hymne en question était mis en répétition et enseigné aux élèves des écoles primaires ?. ‘
On à cru devoir comprendre la phrase : « Envoyé par le Comité de Salut publie à l'Institut national de musique pour être chanté à la fête du 20 prairial », en lui donnant pour sujet la poésie de Desorgues, et en ajoutant ces mots : « Envoyé... pour être mis en musique, de façon à pouvoir être chanté. » S'il en était ainsi, les séances du Comité de Salut public ayant lieu le soir, il en résulterait que Gossec et ceux qui travaillaient pour lui auraient eu tout juste la nuit du 47 et la matinée du 18 prairial, dix-huit heures au plus, pour composer la musique de l'Hymne à l'Ëtre suprême (le petit chœur, soit), mélodie, chœur à quatre
1. Cette mention a été reproduite presque textuellement sous le titre de l'Hymne à l'Étre suprême dans la 4° livraison de la Musique à l'usage des Fêtes nationales, messidor an IL (voir ci-dessus).
2. Pour la source de ces informations, voir J. GUILLAUME, Procès-verbaux, etc., t. IV, p. 572 et Suiv.