Les Régicides
BE LES RÉGICIDES
uns songeaient plutôt à remplacer la branche aînée par la branche cadette et, à défaut du duc d'Orléans trop décrié et tombé dans le mépris public, faisaient reposer leurs espérances sur son fils, le duc de Chartres, celui qui devint roi des Français en 1830. En somme, les Girondins n'avaient qu'une idée en commun, le désir de maintenir le pouvoir entre les mains de la bourgeoisie, et, comme les idées démocratiques dominaient à Paris, ils voulaient soustraire la France à la suprématie de sa capitale. Cette jalousie contre Paris, poussée chez quelques-uns jusqu’à la haine, les entraîna à la guerre civile. On peut plaindre ceux qui, comme Vergniaud, n'ont eu à se reprocher que des fautes politiques et se sont résignés à les payer de leur tête; mais ces prétendus républicains qui, comme Buzot, Barbaroux, Guadet, Gorsas, ont soulevé les provinces, donné la main aux Vendéens et aux Chouans, fait appel à l’étranger et livré Toulon aux Anglais, l’histoire impartiale est obligée de reconnaître qu’ils ont mérité leur sort.
Nomere Des RÉGicipes.
Il semble que le pointage des appels nominaux aurait dû permettre de déterminer facilement le nombre des régicides ou, comme on disait sous la Restauration, le nombre des volants. Mais l'esprit de parti aidant, on est arrivé à des résultats bien différents dont les extrêmes, nous l’avons dit, sont éloignés de cent quarante voix. « Cette peine (la peine de mort) fut prononcée, dit Ph. Lebas, à la majorité de cent quarante-cinqg voix et non de cing comme on l’a dit (1). »
Cinq voix de majorité, c’est évidemment trop peu dire; car en admettant, ce qui n’est pas, que les 749 membres de la Convention aient été tous présents et aient tous voté, la majorité absolue eût été de 375 voix, nombre inférieur de 12 à celui des voix comptées.
(1) Annales de l'histoire de la France, t. II, p. 274.