Lettres inédites de Frédéric Gentz à sir Francis d'Ivernois (1798-1803)
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ce que je pouvais ambitionner. Je suis richement récompensé par l'instruction que je dois à votre commentaire, et Je vous en témoigne ma plus sincère reconnaissance.
Ce que nous avons vu jusqu'ici en France, depuis que la guerre est recommencée, n’était certainement pas de nature à nous faire changer nos opinions sur les ressources du Gouvernement consulaire. Ÿ eut-il jamais une farce plus ridicule que ces prétendues contributions volontaires, que les administrations départementales, c’est-à-dire les instruments serviles du Gouvernement, votent au nom des contribuables (sans les consulter), que le Gouvernement accepte ensuite, comme s’il ne les avait pas ordonnées, et qui ne sont autre chose que des centimes additionnels, levés absolument de la même manière que le principal des impôts directs ? On pourrait s’épargner quelques centaines de décrets, en disant simplement qu’il sera levé une somme additionnelle de 50 ou 60 millions pour les dépenses de la querre. Mais autre chose est voter, autre chose est percevoir. Si les receveurs généraux font encore les avances de ce surcroît de contributions, peut-être que leurs garnisaires trouveront les moyens de les réaliser aussi; mais quelle opération monstrueuse, après tout ce qu’on a publié sur l’énormité du fardeau de l'impôt direct. — Au reste, le Hannovre à produit certainement quelque chose; cela es si vrai, que j'ai même quelques raisons de croire qu'on à envoyé de l'argent, volé dans ce pays-là, en ltalie, pour vivifier les préparatifs qui se font pour une expédition contre les provinces Ottomanes de l’autre côté de l’Adriatique. Si la paix ne se fait pas l'hiver prochain — Dieu nous en préserve dans sa miséricorde j'espère que l’année prochaine le Roi de Prusse pourra nous donner quelques nouvelles sur la recette extérieure.
Je dois vous parler maintenant d'une chose, qui me fait tant de peine que je voudrais pouvoir la cacher à vous-même, tout instruit que vous puissiez déjà être de la faiblesse et de la bassesse de notre malheureux ministère. Vous avez cru qu’en m’adressant six exemplaires de votre ouvrage, vous faisiez la chose la plus simple et la plus innocente du monde. Vous vous