Lettres inédites de Frédéric Gentz à sir Francis d'Ivernois (1798-1803)
= 19 de la forme du Gouvernement d'Angleterre sera assurée pour un demi-siècle — bienfait pour l'humanité, auquel à mon avis . nul autre n’est comparable dans les circonstances actuelles ; 2° que la France perdra, même aux yeux des plus passionnés de ses admirateurs, quelque chose de sa considération; 3° que le désordre des finances montera au point d'amener une nouvelle crise, et par cela même quelque chance favorable aux intérêts de ceux qui détestent le Gouvernement prétendu-républicain de ce pays si malheureux au milieu de ses triomphes. — Mais, si cette entreprise atroce pouvait réussir — si, comme l’a dit Lord Mornington dans ses beaux vers qu’il a légués à l'Angleterre, en allant prendre le gouvernement des Indes,
versis victoria fatis Annueril SGELUS EXTREMUM, terrâque subactä Impius oceant imperium fwdaverit hostis,
alors — mais l’imagination succombe à l’idée de cet abîme de malheurs. Je m’apperçois à la fin que cette lettre s’est prolongée d'une manière un peu indiscrète. Pardonnez, Monsieur, si j’ai abusé 2de votre bonté. Je n’aurais pas eu le courage de vous dire plusieurs choses que vous trouverez dans cette lettre, si elle ne vous élait pas transmise par la voie sûre de l'ambassade anglaise; et j'ai voulu profiter de l’occasion. Si la franchise avec laquelle je vous ai parlé ne vous a pas déplu, veuillez bien m’en informer par quelques lignes. Vous ne sauriez croire ‘ à quel point m'intéressera tout ce qui me viendra de vous. Agréez l’assurance de ma haute considération, avec laquelle j'ai l'honneur d’être, Monsieur, votre très-humble et trèsdévoué serviteur, GENTz.
Il
Lettre de Francis d’Ivernois à Frédéric Gents.
[Cette lettre est la réponse de d’Ivernois à la lettre de Gentz du 20 mars 1798, comme le texte même l'indique. Bien qu’elle ne porte pas de date, elle est évidemment du mois d'avril 1798, puisque