Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens
(8) avec impartialité ; et que la République française sa crifieroit ses intérêts, plutôt que de blesser ceux d'autrui. »
Pendant que les députés de Francfort sollicitoient ici le rapport de leur affaire , leurs ennemis forgeoieñt à Mayence de nouvelles armes contre enx.
Une lettre violente du général Custines au Landgrave de Hesse-Cassel, avoit excessivement irrité. ce prince ; il assemble ses sujets, il leur dénonce cette lettre injurieuse , et avec tant d’art ; qu'elle produit sur eux l'indignation qu’éprouvent les enfans d’un mauvais père , lorsqu'on l’ontrage en leur présence. Les Hessois jurent de venger léur prince; ses arsenaux sont vidés ‘en 24 heures.: Tout ce qu’il avoit d'hommes en état de porter les armes > $e rangent sous ses drapeaux, et vont se joindre aux troupes du roi de Prusse qui se trouve ‘ainsi fort de plus de 50 mille hommes, reprend Francfort, et bat Custines à la porte de Mayence. <
T'els ont été les effets de la lettre plus qu’impolitique de Custines au Landgrave ; c’est à Éoups de canon etnon à coups de plumes qu’il falloit Lattre cet ennemi.
Plus de 15 jours avant la prise de Francfort , Custinesg éonnoissant les effets de sa lettre, avoit senti Pimpossibilité de résister à la supériorité des forces ennemies, de conserver cette ville , et avoit résolu de l’abandonner. Six jours avant le siège de cette place non fortifiée, il en avoit retiréson artillerie ; ill’avoit mise hors d'état de se défendre; il avoit exposée aux flammes, et la garnison au massacre , et l’une et l’autre aux déchiremens de la calomnie.
æ Voilà, dit Custines àla Convention riationale ; » un des 10,000 poignards qni ont été distribués an » Peuple de Francfort pour assassiner la garnison de » cette ville; 300 Français ont été non tués, mais » se sont laissé écorger par lâcheté, »
On répond à Custines : Comment se fait-il que ces 10,000 assassins secondés par une armée de 34 mille Hessoiset Prussiens munis d’une forte artillerie, n’ayent tué que 41 de nos soldats , au lieu de 300 , et blessé que 129 dont 23 sont morts de leurs klessures à l’hopital ? Comment se fait-il que , des 1,158 prisonniers de cette garnison, aucun wait eu connoissance de ces poignards que par les gazettes de Mayence et de Paris , et que tous nient ces faits 2