Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

(9)

Somment se fait-il que tous ces prisonnierset blessés, bien loin de reconnoître les Francfortois pour des tra: tres et des assassins, les reconnoissent au contraire ponr leurs bienfaiteurs ?

Quelle impudence d’accuser particulièrement de trahison les habitans du fa: bourg de Saxenhausen , qui ont ficilité la retraite de 650 de nos soldats ?

* Comment se refuser aux preuves si multipliées de la bienfaisince et de la générosité qu'ont exercé les Franfortois envers notre garnison , depuis l'instant qu’elle est entrée dans leur ville , jusqu'à leur sortie &

Comment ne voit-on pas que, si les 50,000 habitans de Francfort , secendés par une armée de 34 mille hommes et par une forte artillerie, avoient voulu se venger sur la garnison française des injustices de leur général, pas un seul de nos soldats n’eût échappé à une si grande force ? '

Gomment a-t-on osé accuser de licheté les 1.000 à 12,00 Français enfermés dans Francfort, qui, wayant pour leur défense que chacun 40 cartouches, ont eu linconcevable intrépidité de se battre pendant 1 heüre

et demie contre une arrsée de 34,000 hommes ?

Pourquoi Custines, après avoir mis la garnison de Francfort hors d'état de se défendre ; après avoir promis solemnellement au sénat de cette ville de la préserver des horreurs d’un siège, a:t-il défendu à la garnisoæ d’accepter sa retraite avec les honneurs de la guerre , que lui offroit le général prussien? Vouloit-il donc se venger de ce que cette garnison avoit constamment improuvé la contribution à laquelle il avoit soumis les Francfortois ? Vouloit-il donc ifaire brûler Francfort par les boulets rouges ? “Re

Pourquoi ne s’est-il présenté personne pour gagner les 24,000 livres que les Francfortois ont promises à celui qui prouveroit le fait des poignards , et celui d'aucune espèce de trahison de leur part ?

Enfin, comment les Parisiens ont-ils pu accréditer les imputation de, Custines contre les Francfortois , lorsqu'ils avoient en main les preuvés que, plus de 8 jours avant la prise de Francfort, ce général avoit reconnu l'impossibilité de conserver cette conquête ; aux’il en avoit retiré son artillerie ; qu'il avoit essayé d'enlever celle dés Francfortois ; qu'il leur avoit so lemnellement promis de les garantir des horreurs d’un