Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales

322 ANNEXE.

gées à Paris dans le délai de quinze jours ou plus tôt si faire se peut. Fait à Paris, lé seize mars mil huit cent dix (1).

NT PIÈCES RELATIVES A L'ABDICATION DU ROI LOUIS.

MESSAGE DU ROI AU CORPS LÉGISLATIF (2).

« Messieurs, je charge les ministres réunis en conseil de présenter à votre assemblée la résolution à laquelle je me suis vu forcé par l'occupation militaire de ma capitale. Les braves soldats de la France n’ont point d’autres ennemis que ceux de la cause commune à la Hollande et à moi ; ils ont dû et doivent être reçus avec tous les égards et toutes les prévenances possibles ; mais il n’est pas moins vrai que dans la situation actuelle de la Hollande, quand une armée entière, une foule de douaniers, et l’armée nationale même mise hors du pouvoir du gouvernement ; quand tout, pour ainsi dire, à l’exception de la capitale, se trouve sous les ordres d’un officier étranger, j'ai dû déclarer au commandant français et au chargé d’affaires de l’empereur que, si l’on occupait la capitale et son arrondissement, je considérerais cette opération comme une violation manifeste du droit des gens et des droits les plus sacrés parmi les hommes. C’est ce qui m'a porté à refuser l’entrée de Muiden, de Naarden et de Diemenaux douaniers ; j'étais en droit de le faire, parce que le traité n’autorise la présence des douaniers que sur les bords de la mer et à l’embouchure des rivières.

Le 16 juin, je reçus du chargé d’affaires de $. M. l’empereur l’as-

(1) Archives nationales. — Ce traité, moins le procès-verbal qui le précède, se trouve imprimé dans le t. III des Docum. histor., p. 227-281.

(2) Le roi rédigea coup sur coup deux messages, ainsi qu’il résulte du passage suivant, extrait des Docum. histor., t. LIL, p. 283 : « Le roi rédigea de sa main un message au Corps législatif que le ministre Van der Capellen transcrivit, l'écriture du roi étant trop difficile ; mais le message était fort et violent : c'était l'histoire de tous les griefs de la Hollande, propre à éclairer la nation et la France sur l’injustice dont le roi était victime, mais aussi propre à exaspérer l'empereur et à le porter à ne point respecter les droits du jeune roi ; il en rédigea donc de suite un autre. » C’est cet autre que nous reproduisons,