Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales

RÉUNION DE LA HOLLANDE A L'EMPIRE. 335

armées françaises conquirent votre pays, fatalité attachée à l’alliance de l’Angleterre.

Depuis la conquête, vous fûtes gouvernés par une administration particulière ; mais votre république fit partie de l'empire. Vos places fortes et les principales positions de votre pays restèrent occupées par mes troupes. Votre administration changea au gré des opinions qui se succédèrent en France.

Lorsque la Providence me fit monter sur ce premier trône du monde, je dus, en fixant à jamais les destinées de la France, régler le sort de tous les peuples qui faisaient partie de l’empire, faire éprouver à tous les bienfaits de la stabilité et de l’ordre, et faire disparaître chez tous les maux de l’anarchie. Je terminai les incertitudes de l'Italie, en plaçant sur ma tête la couronne de fer. Je supprimai le gouvernement qui régissait le Piémont. Je traçai dans mon acte de médiation les constitutions de la Suisse, et conciliai les circonstances locales de ce pays, les souvenirs de son histoire avec la sûreté et les droits de la couronne impériale. }

Je vous donnai un prince de mon sang pour vous gouverner. C’était un lien naturel qui devait concilier les intérêts de votre administration et les droits de l’empire. Mes espérances ont été trompées. J'ai, dans cette circonstances , usé de plus de longanimité que ne le comportaient mon caractère et mes droits. Enfin je viens de mettre un terme à la douloureuse incertitude où vous vous trouviez et de faire cesser une agonie qui achevait d’anéantir vos forces et vos ressources. Je viens d'ouvrir à votre industrie le continent. Le jour viendra où vous porterez mes aigles sur les mers qui ont illustré vos ancêtres. Vous vous y montrerez alors dignes d’eux et de moi. D'ici là, tous les changements qui surviendront sur la surface de l’Europe auront pour cause première le système tyrannique, aveugle et destructif de sa propre prospérité, qui a porté le gouvernement anglais à mettre le commerce hors de la loi commune en le plaçant sous le régime arbitraire des licences.

MM. les députés du corps législatif, des armées de terre et de mer de la Hollande , et MM. les députés de ma bonne ville d’Amsterdam, dites à mes sujets de Hollande que je suis satisfait des sentiments qu’ils me montrent, que je ne doute pas de leur fidélité, que je compte que leurs efforts se réuniront aux efforts de tous mes autres sujets pour reconquérir les droits maritimes que cinq coali-